Ah Kalak... Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?
Cette phrase tu ne la connais que trop bien n'est-ce pas ? Le spectre d'années depuis longtemps révolues alors que ton enfance en fût rythmée, note discordante dans une mélodie étouffante. Ah Kalak... Terrible Kalak, la "honte" de la famille, la "risée" du clan. Un enfant bien trop aventureux, bien trop malicieux et bien trop envieux pour te contenter de cette vie qu'on te dictait de suivre, cette injonction muette qu'on te servait depuis ta naissance, celle de suivre et rester parmi les tiens, membre d'une communauté fermée que tous refusaient, qu'on regarde de travers à chaque arrivée alors qu'on l'accuse d'avoir volé le linge étendu dans le jardin de la mémé du coin.
Gitan dans les veines, gitan dans les tripes.
Ton pire fardeau alors qu'envieux tu regardais ces autres enfants qui évoluaient, jouaient et à qui on offrait ce qu'ils voulaient. Une vie sédentaire qui t'attirait, un monde que tu t'en été fait, celle d'un luxe et d'objets étonnants et clinquants. Certainement le fondement de cette maladive appétence pour le brillant.
Enfant au physique déjà avenant de tes grands yeux de topazes, un peu trop peut-être alors que la hargne succédait rapidement à tes airs d'angelots, on accusait les tiens d'avoir voler ? Qu'à cela ne tienne, tu te faisais un malin plaisir de rendre l'accusation mensongère réalité, après tout ils l'avaient bien cherché. Un comportement qui ne passait pas alors que les années s'écoulaient, que tu demandais pourquoi on devait toujours repartir et accepter ce qu'on disait sans sourciller ? Une incompréhension source de nombre de rancœurs alors que finalement tu pris cette décision qu'on ne te pardonnerait jamais, une trahison pourtant source de soulagement pour beaucoup des tiens, la nuit de tes dix-huit ans tu t'envolas sans laisser de traces, pas un baisé, pas un au revoir. Ils seraient mieux sans toi et toi mieux hors de cette cage.

Une entrée dans le monde brutale alors que rapidement tu te rendis compte de sa dureté, toi qui débarquait sans rien, aventureux avec la fougue de la jeunesse, tu te souvenais de la grande Céladopole, ville gigantesque par laquelle vous étiez passé quand tu devais avoir à peine douze ans, une destination et un but, la tête pleine de rêves et de désirs démesurés. Un fiasco qui t'y attendait alors que le tumulte de la vie ne te laissa aucune chance, sans argent ni pokemon tu étais intrus, illustre inconnu dont tout le monde se fout dans une ville aux allures de monstre d'immeubles et de faux semblants. Qu'à cela ne tienne, tu appliquas ce crédo si souvent utilisé pendant les années passés, si le monde te conspue rend lui œil pour œil et dent pour dent. Barratinage et manipulation devinrent tes meilleurs adages alors que tu commençais à voler par ci par là, parfois une pomme sur un marché, une autre fois un sac pendouillant trop lâchement au bras d'une vieille meringue trop guindée, à coup de sourire mielleux n'hésitant pas user et abuser de ce physique que la nature t'avais donné le petit voleur gitan devint finalement tour à tour gigolo faisant payer ses faveurs autant que sombre arnaqueur abusant de la crédulité de ceux qu'il approchait. Et alors que tu te faisais à cette vie qui semblait finalement te sourire enfin tu fis la connaissance de celle qui deviendrait ta meilleure alliée, ton âme sœur et ta raison de vivre pour un autre être que toi-même.

C'était un soir de décembre, tu te souviens encore du froid mordant sur ta peau alors que tu t'étais fais jeté comme un malpropre d'un hôtel miteux après être tombé à cours d'argent suite à l'achat d'un parfum trop cher pour toi à la bouteille en forme de rose. Tu te souviens du cris déchirant, un cri de douleur qui n'avait rien d'humain alors que tu arpentais les ruelles, tu te souviens de ce besoin pressant d'aller dans sa direction, de ce déchirement provoqué par ce son. Tu te souviens de cette scène gravée à jamais dans ton esprit, celle d'une dizaines de miaouss s'en prenant à un autre au pelage plus pâle que les autres et à l'allure bien plus frêle, un miaouss qui n'avait aucune chance face à la folie de ces jaloux -oui tu présumas après coup qu'ils étaient jaloux de son pelage si blanc- et c'était sans réfléchir qu'après quelques secondes de stupéfaction tu t'étais dirigé en courant sur le gang de chats de gouttière en tapant sur un couvercle de poubelle pour les effrayer. Un succès relatif alors que t'en ressortis avec quelques lacérations créées par ton entrée bourrine. Tu te souviens de l'état pitoyable de la pauvre créature incapable de se relever et c'est sans réfléchir que tu la pris doucement dans tes bras, comme si elle était la chose la plus précieuse et fragile du monde avant de courir vers le centre pokemon de la ville sans réfléchir plus que ça.
Ainsi tu devins dresseur malgré toi par celle que tu nommerais Madona.

Un évènement qui changerait ton histoire ainsi que la sienne alors que la Miaouss était une véritable diva en puissance, capricieuse et pourtant te collant à chaque instant alors qu'elle paniquait à la vue de sa pokeball. Une relation des plus particulières qui naissait alors que dès qu'elle alla mieux tu lui expliqua que si elle voulait le meilleur il fallait participer, une chose qu'elle compris rapidement au vu de ta gestion de l'argent déplorable et c'est ainsi que tu lui appris à voler, un duo était né, un duo qui s'essaya à arnaquer des riches clients du casino de la monstrueuse Céladopole. Un échec alors que les caméras vous avez filmé dépouillant plusieurs clients du bar dans la soirée. Triste mais vrai alors que la police vous arrêta peu de temps après, vu que c'était la première fois et jouant de tes charmes pour montrer ta repentance et ta bonne volonté tu réussis à n'écoper que de travaux d'intérêts généraux, une leçon durement apprise alors que tu perdis plusieurs mois à devoir nettoyer les rues de cette terrible ville. Tu compris à cet instant une donnée fondamentale, pourquoi les tiens bougeaient constamment, la sédentarité n'était pas pour toi, elle brisait tout anonymat même dans des villes si grandes. Alors une fois tes TIG effectuées, seul évidemment -Madona refusant de toucher à la saleté- tu pris tes maigres possessions pour t'envoler vers de nouveaux horizons, des horizons qui te mèneraient vers le continent glacé de Netovia dont les médias se mettaient à parler depuis quelques années.
Cela fait un an maintenant que tu es là, et si il y' a deux choses que tu retiens de cet endroit, c'est qu'il fait beaucoup trop froid et que l'empire ça craint, mais néanmoins les pigeons se baladent tranquillement de par cette attractivité née il y'a quatre ans et ça c'est plaisant.
Alors advienne que pourra, surtout depuis ta rencontre avec Calya et Kalei car les choses prenaient enfin une tournure vraiment intéressante.