Tu es né un mardi. Est-ce un signe ? Certains diront que oui, d'autres penseront que l'auteur a un sérieux problème avec ce jour de la semaine. Est-ce le cas ? Oui.

Tu ne te souviens pas de grand chose, juste de l'essentiel et de quelques moments peu ordinaires. Tes parents sont des gens simples. Monsieur et Madame Tout-le-monde ont un fils ? Boom. C'est toi. Ce mec normal, là. Tu ne t'en offusques pas. Tu aurais pu aspirer à plus mais tu as été éduqué dans l'idée que tu devais rester à ta place de gosse affreusement insignifiant. Si tu n'avais pas eu la flemme, tu aurais peut-être pris le temps de reconsidérer ton rang mais on sait tous que tu préfères encore ne rien faire plutôt que de te donner les moyens d'exister.

Tu as étudié. Suffisamment pour prendre rapidement ton indépendance mais pas assez pour gagner de quoi te payer un peu de dignité. Mais ça n'est pas très grave finalement car tu rencontres des gens. Sur Internet, le plus souvent. Des gens comme Freyja. Elle est cool Freyja ! Tellement cool que tu viens de traverser la moitié de la contrée pour venir squatter son canapé. Tu espères bien squatter plus que son canapé mais tu n'es pas encore sûr qu'elle accepte de t'épouser. Pour ça, il te faudrait déjà commencer par lui déclarer ta flamme - et ta flemme.

En attendant des jours meilleurs, tu traines devant ton écran, tu joues des heures durant. Parfois tu bosses, évidemment. Parce que squatter, c'est bien. Payer un morceau du loyer, c'est mieux. La cohabitation se passe bien, tu trouves juste que Freyja parle trop fort mais tu fais avec. En grande partie parce qu'elle est vachement jolie, en petite partie parce que tu as la flemme de le lui dire. Tu fais des trucs sur Internet, tu sors parfois faire prendre l'air à ton super pote Floki le Mimiqui. Tu n'as d'ailleurs toujours pas raconté à ta future concubine comment il s'était retrouvé dans ta vie. Vous ne devinerez jamais quoi.

C'était un mardi, les gars.