Qui est Freyja ? À vrai dire, c'est toute une question, qui possède autant de facettes que d'articles qui prétendent avoir la vérité absolue sur les coffres qu'elle garde sous serrure au fond de son crâne. De nombreuses pages d'une histoire qu'elle n'a raconté qu'à ceux de son entourage proche; Si beaucoup y verraient des blancs où jeter de faux scandales ou autres potins, elle n'est en réalité qu'une femme simple qui raconte ce qu'elle souhaite autant qu'elle garde caché ce qu'elle ne souhaite pas jeter dans la bouche des sharpedos d'Internet.

La frontière est claire au fond de son esprit, il y a des choses qui se racontent, d'autres pas. Certaines plus tard, certaines jamais. Une sortie avec ses pokémons à la plage ? En photos, oh ça oui ! Sa nouvelle relation de couple avec l'amour de sa vie ? On va p't'être attendre un peu. Sa relation coupée avec sa mère, l'histoire de sa life avant que Freyja devienne c'qu'elle est aujourd'hui ? Ouais, euh, non. Tout c'qui lui passe en tête quand elle dort pas le soir ? Plutôt crever, ouais.

Internet est méchant. Internet est menteur quand il veux avoir raison ou de l'attention. C'est pourquoi il faut le nourrir le moins possible. Ce qui est ironique, dans un sens, elle aime partager sa bonne humeur et ses bons moments aux gens. C'est convivial, même si bon, ils ont clairement pas besoin de tout savoir non plus.

Là, c'est clairement un moment qu'elle ressent pas le besoin de partager; elle est toujours pas revenue sur les réseaux sociaux de toute façon. Elle est seule dans sa tour avec Teck, son magnéti, et Newel, son Ohmassacre, à s'assurer que tout soit en ordre. Si elle est là avec Teck tout particulièrement, (et Newel, mais monsieur est toujours là, à flotter près du plafond pour observer toute la pièce), c'est aussi car elle espère qu'il devienne un magnéton lorsqu'il se sentira prêt et en pleine forme-- entouré de comparses magnétis, ça va de soi. Les lunettes sur son nez, elle prend des notes.

« ... Tout semble tourner comme des engrenages tout neufs. Parfait. »

Même si clairement, elle est pas prête à s'faire défaire les siens dans tous les sens. Elle est concentrée, mais sa tête se lève, son regard suit l'oeil de Teck. Son attention est fragile et éphémère, alerte, aux portes de la paranoïa. Des pas ? C'est pas les pattes d'un pokémon ça. Tss. Elle remet sa capuche, par réflexe. Elle est plus aussi habituée aux gens qu'avant l'attentat.

Le métal chante aux sons des pas qui s’approchent de la championne, la capuche remontée, prête à fondre dans son cahier. L'œil du magnéti est pourtant précis malgré l’écho ambiant, accompagné du regard de sa dresseuse; c’est un homme qui s’approche, un homme qu’elle ne connaît pas. Ça aurait pu être seulement un dresseur, elle aurait alors haussé les épaules et continué son travail, pourtant, elle n’est pas aveugle, il se dirige bel et bien en sa direction. Un léger soupir silencieux lui échappe des lèvres alors qu’elle range crayon et lunettes dans sa poche, elle n’en a pas besoin si elle n’écrit pas.

Un homme, plutôt jeune, de ce qu’elle présume, de son regard rapide sur lui. Lunettes, moustache, évoli. L’évoli n’a rien à voir avec son apparence mais c’est un détail qu’elle note de son regard qui se promène, naturellement.

« Bonjour. Si vous cherchez la championne, oui, c’est bien moi. »

Newel observe du plafond, encore, toujours. Il sait très bien qu’il a été vu, ce qui n’est pas un problème. Il n’a jamais été discret de toute façon, autant en profiter en montrant à tout le monde que Freyja est bien protégée.

« Il y a un problème ? »

D’une voix calme mais se voulant tout de même sympathique, ça va de soi. Car même si elle n’est pas forcément à l’aise avec tout le monde, surtout depuis l’attentat, elle reste une championne et son but n’est ni d’effrayer, ni d’avoir peur des gens qu’elle doit techniquement protéger. Donc laissons à ce jeune homme le temps de s’expliquer, histoire de lui laisser le bénéfice du doute et de réadapter sa personne et ses angoisses au monde extérieur. Il le faut, après tout. À quoi bon avoir peur de tout s’il faut aider le plus de gens possibles ? Un éclair déchire le ciel, ajoutant du dramatique à la situation, amplifiant la question. C'est bien la ville de Freyja ça.

Elle observe l'évoli au sol, c'est un mignon p'tit bonhomme. C'est rassurant, d'une certaine manière.

Oh non. Oh non non nono nonononononon. Non. Non ? Non. Hors de question. Le mec c’est un journaliste. Un JOURNA-LIS-TE. Et il dit avoir un problème ? Attend, non. QU ‘ I L S  ont un problème, elle et lui. La championne pâlit sur place comme si on venait de lui annoncer un examen surprise pour lequel elle n’a évidemment jamais étudié de sa vie. C’est une blague ? Ça doit en être une, c’est pas possible. Y’a pas d’autres options. Sauvez-la quelqu’un, elle va hurler ! C’est la fin ! Si y’a bien un type de personne qu’elle ne voulait pas croiser… c’est bien un putain d’journaliste !

Elle prend discrètement son téléphone, caché dans sa poche, et jette des regards rapides pour écrire à Kai. Toctoctoc. Histoire de l’avertir. Pourquoi ? Elle ne sait pas trop. Mais c’est mieux que rien, elle panique. Putain chéri sauves-moi ! Pas envie d’me faire interroger aujourd’hui ! Pour un problème en plus ? C’est un paparazzi qui a découvert quoi ? ELLE SAIT PAS ! Il a p’t’être rien découvert et cherche juste à la forcer à parler en la prenant au dépourvu alors qu’elle est sortie depuis 10 minutes à peine ! Tous des putains de fourbes ces journalistes ! Elle l’a toujours su ! Oui monsieur !

« …….. Huh… p-pardon ? C’est une blague ? »

Newel semble avoir arrêté de tourner en rond au plafond. Il y reste, pour l’instant, mais fixe l’homme plus bas avec intensité, flottant sur place. Il n’a pas non plus envie de causer des problèmes à Freyja en étant trop agressif non plus… enfin. S’il la fait chier, il l’aura cherché. Il se prépare d’avance à toute possibilité.

Oro qu’il s’appelle. Ce nom ne lui dit rien du tout, mais elle ne sait pas si c’est une bonne chose ou pas.

« É-Écoutez. Si c’est pour un interview surprise… j-je… ne suis pas intéressée. Je n’ai rien à dire.  »

Le stress, comme toujours, prend le dessus sur sa langue qui s’enroule et l’empêche de parler correctement. Elle est totalement sur la défensive, prête à s’enfuir à l’étage à chaque instant. Elle n’est pas à l’aise, n’a rien à dire et déteste encore plus qu’on la surprenne, seule, comme ça. C’est pas sympa. Elle a encore le téléphone caché dans la poche, avec sa main qui attaque le clavier, par habitude elle sait, heureusement, à peu près où sont les touches. Son magnéti, lui, semble un peu perplexe mais observe quand même ce qui se passe. Frey n’a quand même pas l’air de passer un hyper bon moment. C’est qui le monsieur ?