Les infos circulent vite dans l'Empire, et les informations vis à vis d'un accident survenu lors d'une mission de la marine de Netovia s'est ébruité même dans ses propres rangs. D'habitude, les affaires de la Marine ne concerne pas ceux de l'armée de Terre, mais en ayant entendu cela, Angela se demande quand même ce qui s'est passé. Pas par simple curiosité, Angela a passé l'âge de courir après les secrets de tout le monde, mais par précaution : si la mission à échoué à cause d'une attaque, il est de son devoir de général de l'armée de terre de veiller à ce que ça n'a pas des répercussion sur le sol netovien, ce pourquoi elle doit interroger les personnes présents lors de cet "accident". S'il est issu d'une attaque, c'est mauvais signe, si c'est juste une erreur humaine, alors elle ne cherchera pas à creuser d'avantage, cela arrive les erreurs et, dans ce cas, elle ne peut rien faire pour régler ça. Enfin, Angela sait par qui commencer : la vice-amiral Saerun Oddrunsdottir, présente lors de cette opération.

Après avoir envoyé envoyé un message à Saerun pour se rendre dans son bureau, Angela patiente tranquillement en analysant les rapports tandis que Penny s'occupe de préparer le chocolat chaud, et sortir quelques beignes pour l'occasion, il faut dire que les personnes qui entrent dans son bureau ne reste jamais assez longtemps pour "prendre le thé", de toute manière, le Dracolosse n'a jamais eu assez de patience pour faire du thé. Et puis, il faut bien quelqu'un pour rappeler à sa dresseuse de manger de temps en temps, enfin, voilà qu'on toque à sa porte. Certainement la vice-amiral qui vient répondre à l'invitation, c'est soit ça, soit plus de rapports qui lui permettront de s'occuper en attendant la venue de la vice-amirale dans son bureau.

- Entrez.

Elle s'exclame brièvement et suffisamment fort pour qu'on puisse l'entendre à travers la porte, alors qu'elle est en train de trier les papiers qu'elle est en train de lire pour les ranger dans le tiroir de son bureau, attendant qu'on ouvre la porte pour ensuite dévoiler si la vice-amirale a pu se libérer pour venir la voir.

Elle a fini par venir, le vice-amiral de la flotte netovienne, cela voulait dire que sa rééducation a bien fonctionné, du moins, en théorie, en pratique c'était à voir. Angela laisse Saerun s'asseoir, son grade lui permettait ce genre de chose sans risqué de froisser la haute sphère, de toute manière, tout ce qui sera dit dans ce bureau ne sortira pas, du moins, si Saerun décide de ne pas en parler à quelqu'un d'autre qu'elle. Elle suppose que sa mère est déjà au courant, l'amiral Oddrunsdottir est certainement bien mieux au courant de ce qui s'est passé qu'elle, et autant dire que cette demoiselle est têtue comme une mule quand il s'agit de parler ce qui se passe sur mer à un représentant de l'armée de terre, mais sa fille doit lui apporter des informations qu'elle a besoin, elle n'a pas besoin de tous les détails, seulement certains lui sont vitales, mais ne pressons pas. Angela travaille depuis suffisamment longtemps dans l'armée pour savoir que ce genre d'accident peut laisser des troubles, d'où pourquoi elle souhaite attendre qu'elle soit apte à en parler plutôt que la plonger dans une crise.

En voyant son regard fuir Penny - alors que, d'habitude, c'est son regard qu'on cherche à fuir pour se poser sur le dragon orange -, Angela fait signe à son dragon de les laisser. Le dragon est forcément un peu triste, mais il comprend quand même et dépose le chocolat et les quelques collations sur le bureau avant de s'en aller dans un coin de la pièce, dans un angle que la jeune femme ne peut pas voir, sauf intentionnellement. Elle voulait qu'elle se mette à l'aise, c'est un exercice compliqué mentalement qu'elle compte lui demander de faire.

- C'est bien le cas. Je voulais attendre que votre rééducation soit terminé pour commencer à vous poser des questions. 

Evidemment, il fallait être clair et aller droit au but, plus l'exercice sera court, moins il y aura de risques. Il fallait juste éviter qu'elle repense à trop de détails. Elle redresse un peu ses lunettes avant de venir positionner ses mains devant elle, les croisant pour que cela l'aide à mieux appréhender les informations ou les réponses de la vice-amiral.

- Je suis bien consciente qu'en tant que générale de la section épée, une section de l'armée de terre, les affaires de la marine ne me concernent pas, mais si je vous ai fait venir ici vice-amiral, c'est pour que vous me parlez de ce qui s'est passé. Je n'ai pas besoin de tous les détails, je veux juste savoir ce qui a causé l'accident du INGVAR.

Elle laissa un temps de silence pour voir la réaction de la vice-amiral, histoire d'avoir un ressenti de sa part, de savoir si elle peut continuer de creuser ou bien s'arrêter là. Et puis, elle devait ne pas se sentir forcée.

- Vous avez tout à fait le droit de ne pas me répondre, vous avez aussi tout à fait le droit de dire que vous ne savez pas, ce qui s'est passé là-bas a dû être traumatisant, donc je ne vous forcerais pas à me répondre si vous voulez ne pas vous souvenir de ce qui s'est passé. Comprenez que je vous demande ces informations par précaution, si l'INGVAR a été attaqué par un groupe d'individu, si ce groupe en a après Netovia, l'armée de terre risque de s'y frotter à son tour. 

Si jamais elle refuse, alors elle devra attendre que l'amiral lance une enquête pour savoir de ce qui s'est passé sur les mers, et encore faut-il qu'elle soit "disponible" à lui donner ce genre d'information.

La rééducation n'est pas terminé ? Il semblerait qu'elle doit encore faire des exercices mentaux ou physiques pour qu'elle soit totalement libre de ce traumatisme qu'est le naufrage de l'INGVAR, évidemment, si les traumatismes pouvaient se guérir aussi vite, cela serait fort pratique, bien que problématique aussi. Enfin, la général laisse la jeune femme s'exprimer, cette dernière marque un point, soulevant qu'elle aurait pu lire les rapports qu'elle a envoyé à sa supérieur, mais en soulevant ce point, elle réponds elle-même à la problématique qu'elle veut soulever en même temps. L'amiral et le générale ne sont pas des ennemis jurés, mais l'amiral n'est pas des plus généreux niveaux partages d'informations. Angela soupire, elle redresse ses lunettes pour ensuite se poser dans sa chaise, toujours les mains liées entre elle. En tant que vice-amiral et fille de l'amiral, elle connaissait mieux l'amiral en personne, et elle pouvait savoir que cette dernière considère les mers comme son territoire, et que l'armée de la terre n'a pas le droit de s'y intéresser, ce qui est problématique pour les cas comme celui qui se présente devant elle.

- Vous connaissez l'amiral, elle n'est pas du genre à accepter que l'armée de terre vienne s'intéresser à son "royaume". Comprenez vice-amiral que si je m'adresse à vous pour ça, c'est que je n'ai pas d'autres sources d'informations accessibles, que votre témoignage est la seule chose qui me permet de répondre à ma principale question.

Elle continue de le regarder Saerun qui est en train d'expliquer le contexte du naufrage : il a eu lieu à 4000 kilomètres de Netovia, tout au sud des côtés netoviennes, et la vice-amiral pense que cela n'est pas causé par un ennemi propre à l'Empire, sinon d'autres navires auront été touchés. Angela comprend donc que le danger n'est potentiellement pas d'origine "criminelle" et n'est pas causé par des personnes qui en veulent directement à l'Empire, donc l'armée de terre ne risque pas de finir par avoir les mêmes "opposants". Cependant, la vice-amirale commence à ressentir le contre-coup de toutes ces informations qu'elle vient de donner, commençant à être pressée et potentiellement paranoïaque. Visiblement, la rééducation n'est pas encore achevé.

- Je ne vous accuse de rien, vice-amiral Oddrunsdottir.

Dit-elle d'une traite, froidement, comme un retour à l'ordre et une incitation à se calmer. La semi-géante se redresse dans son siège, observant la demoiselle à travers ses lunettes de repos d'une hauteur qui la surplombe malgré le bureau entre les deux.

- Tout ce que je veux savoir, c'est si le naufrage est dû à une attaque d'un groupe quel qu'il soit qui en veut potentiellement à l'Empire. Si vous pensez que cela n'est pas le cas ...

Elle finit par baisser ses mains, les posant sur la table sans aucunes animosités.

- ... alors on en a fini là pour cette affaire de naufrage.

Angela l'observe, la laisse parler, s'exprimer d'une façon mélangeant la colère et le calme, comme le serrait un océan, tantôt calme et plat, tantôt énervé et traitre. Des secrets ? Pour cela, il aurait fallu taire l'accident, si toute l'armée de terre de Netovia en parle, c'est que l'amirale n'a pas su taire l'affaire, et forcément, cela engendre des questions. Néanmoins, elle s'estime légitime de savoir si la menace peut toucher l'Empire ou non, et l'amirale reste muette là-dessus, mais la vice-amirale, elle, est plutôt bavarde, bien plus qu'elle ne le pense, malgré le fait qu'elle se croit paranoïaque. Une info, c'est tout ce qu'elle demande, et si elle en arrive là, eh bien, que l'amiral continue de cracher son poison sur elle, cela ne l'affectera pas. Si Saerun affirme que le problème ne risque pas de menacer l'Empire, alors elle la croit, ça lui fait au moins une réponse sincère dis de la part d'une haut placée, du moins, l'est-elle ? Elle ne pense pas qu'elle ment, elle est trop sur ses gardes pour ça, cela se sentirait qu'elle essaie de mentir. Enfin, la général l'incite à se calmer, lui disant qu'elle ne la suspecte de rien, cette dernière parvient à se ressaisir un peu, avant de "retourner le problème" dans l'autre sens.

- Je préfère m'assurer avant que le problème rencontré par vous-même n'est pas un danger pour Netovia immédiatement que le découvrir plus tard lorsque je serais concentrée sur autre chose.

Dit-elle, sans rebondir pour l'instant à cette accusation, la laissant parler par la suite, voulant lui demander si elle souhaite un rapport complet de sa part, des détails qui lui sont inutiles de savoir, c'est juste cette information qu'elle veut, le reste, elle le laisse à la marine. Elle ne va pas s'amuser à fouiller d'avantage et risquer d'être encore en plus mauvais terme avec l'armée navale. Cependant, cette vice-amirale semble vouloir rebondir sur autre chose que l'affaire de l'INGVAR.

- Très bien, nous en avons donc fini. Mais vous semblez vouloir parler d'autre chose, de quelque chose que l'Empire doit impérativement s'occuper ...

Elle préférait garder ce moment pour maintenant, lorsqu'elle ne parle plus de ce naufrage qui la pousse dans une paranoïa profonde, après tout, elle est venue lui dire en face qu'elle a des problèmes à réglés en ce moment, alors elle aimerait bien savoir de quoi elle parle.

- Je vous écoute vice-amirale.

La générale reprend toute son attention sur la Vice-Amiral, laissant ses mains croisés devant elle, continuant d'observer cette rescapée qui a finit de parler de l'INGVAR et qui veut profiter de sa présence pour lui parler de quelque chose dont l'armée de terre ferait mieux de s'occuper au lieu de prévoir des attaques étrangers. Angela ne se sent pas offusquée par cette remarque, à vrai dire, elle voulait savoir ce que Saerun souhaite lui reprocher. Elle n'est pas parfaite, personne ne l'est, et elle ne peut qu'essayer de s'en rapprocher au lieu de l'être, mais qu'une demoiselle si haut-placé lui dise qu'elle doit faire attention à autre chose, c'est intriguant, mais lorsqu'elle met le sujet des Boréales sur le feu, Angela ne peut s'empêcher d'avoir un rictus au niveau de sa tête. Bon sang, mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec ces Boréales ? Angela retire ses lunettes un court instant afin de pouvoir se pincer le haut de son nez en remuant ses yeux fermés, montrant une certaine exaspération.

- Et c'est vous qui dîtes que je m'attaque à des moulins en pensant que ce sont des géants ?

Elle arrête, puis la fixe froidement, la surplombant de son regard perçant, comme pour juger la demoiselle qui vient de sortir ce sujet qui n'a pas lieu d'être sorti.

- Premièrement, la section bouclier est en train de s'en occuper et elle est capable de se débrouiller sans que la section épée intervienne. Deuxièmement, avez-vous la moindre idée de ce que vous me demandez de faire, vice-amiral Oddrunsdottir ?

Dit-elle toujours dans des tons froids, si la mer tentait de s'agiter, elle venait de s'abattre sur une immense falaise, stoppant les vagues destructrices pensant inonder la terre.

- L'intervention de la section épée vient avec des conséquences, de lourdes conséquences, et ces conséquences sont bien trop importantes pour que je fasse intervenir la section épée sous couvert qu'il s'agit d'un groupe de fanatiques religieux qui serait à l'origine de cet attentat. Et quand bien même ce serait le cas, qui me dit que ce ne sont pas des criminels qui empruntent ce nom pour passer inaperçus et porter l'attention ailleurs ? Qu'ils sont utilisés comme bouc émissaire ? Encore une fois, la section bouclier s'en occupe, et elle le fera très bien, mais je ne ferais pas intervenir l'armée tant que je n'aurais pas de preuves solides de leur dangerosité, de leurs implications et de leurs menaces vis-à-vis de l'Empire et de Netovia.

Elle continue d'observer la vice-amiral, laissant la température baissée alors qu'elle venait de s'échauffer à l'instant.

- Ai-je été claire, vice-amiral Oddrunsdottir ?