Repenser à tout ce qui s’est passé dans les dernieres semaines te donne des frissons. Frimaria a explosé, alors que tu n’en étais pas loin, alors que tu en étais partie depuis la veille. Quelle idée as tu eu de ne pas rester au festival cette année, et pourtant, tu as ce complexe du survivant, qui te frappes deja depuis l’attentat, l’accident, depuis que tu as perdu hommes, bateau et Pokemon lors d’un naufrage qui aurait pu être evité — il n’aurait pas pu l’être, il n’y’a que toi qui pense le contraire —. Au fond Særùn tu es une personne complexe, hantée par trop de traumas, mais au moins, cette pause que tu prends loin des bateaux — et c’est quelque chose de comprehensible, qui voudrait retourner sur l’eau aprés un tel drame, où tu as vu ton propre frère se noyer, ton propre Pokemon mourir sous le choc de la collision ? — te permet de te concentrer davantage sur tes recherches sur la Team Boreal. Bien sur tes interets sont pour l’Empire, mais ils sont aussi totalement personnels, car il y’a toujours le visage de ton ancienne amie qui brille derrière tes yeux, les photos du Kaiminus que tu n’as que trop bien connu présent sur les lieux du crime de ton père, et tu te demandes si cette fois encore il y’avait Raven, si cette fois encore, cette amie qui ne l’est plus, a oeuvré pour le crime d’une société terroriste que tu aimerais mettre à bas.

Alors tu profites de ce temps pour offrir ton aide aux forces en place, aux militaires déja sur place à Frimaria. Et bien sur tu aurais préferé peut être fuir de l’autre coté de Netovia, mais recement des amis ont essayés de te remettre sur la bonne voie, et tu essayes de prendre sur toi. Tu as réussi aprés tout à aider les pokemons et a te lier avec eux lors de ta journée au festival, tu as reussi aussi à aider un garçon bien qu’il ait été etrange, et le simple fait que ton plus jeune frère aurait pu mourir lors de cet attentat t’a motivé à sortir de ce qui aurait pu être un arrêt maladie de trés trés longue durée.

Tu as contacté ta mère, l’Amiral, et pour une fois tu t’es montrée douce comme un agneau — c’est faux, tu as été désagréable comme tu l’es toujours quand tu converse avec elle — t’assurant qu’elle t’affecte à Frimaria dans les sections de recherche et d’enquête. Ce n’est pas si usuel de voir la marine sortir de son cocon aquatique de confort, mais tu n’es pas une personne comme les autres n’est ce pas Særùn ? Tu es emplie de désir de faire tomber les Boréal — et si tu pouvais voir la Generale des Armées de Terre tu aimerais lui dire un « Je vous l’avais bien dit » retentissant. Pourtant tu ne le feras pas, parce que tu respecte les êtres humains, la plupart du temps.

Finalement ça n’a pas pris longtemps, quelques explications avec les militaires sur place, quelques mots avec le Commissaire pour l’assurer que oui, c’est toujours lui qui va avoir le dernier mot sur ce que vous avez à faire, et un café entre les mains plus tard, tu attends que l’on affecte une personne avec toi, car tu ne peux pas partir seule — a ton grand regret —.   Et puis finalement alors que tu attends dans cette pièce où se trouvent des cartes de la ville, des photos accrochées sur des tableaux, des écrans chargés des cameras de vidéos surveillance, il y’a une autre femme qui rentre, se présentant comme un lieutenant de la section Epée.  Le Comissaire alors te fait un signe de la main, et tu sens qu’il s’apprete a te presenter, alors tu avances avant qu’il ne puisse parler.

« Vice Amiral Særùn Oddrunsdòttir, capitaine de l’Ingvar (et même si ton bateau a coulé tu sais qu’il y’en a un second qui n’attend plus que toi ) Ravie de faire équipe avec vous aujourd’hui. » Et si tu as jadis eu cette fibre sociable avec d’autres militaires, et avec quelques amis, tu ne sais pas si tu es capable de beaucoup aujourd’hui. « Déléguée par l’Amirauté pour apporter notre aide à Frimaria. » Et c’est aussi un coup de pub pour la marine tu n’en doutes pas.  

Cependant tu n’es pas spécialement apte à faire trop de conversations inutiles, du moins pas pour le moment « Mettons nous en marche voulez vous ? Il y’a un groupe de personnes qui attend de pouvoir temoigner de ce qu’ils ont vu. » Pour l’occasion, tu n’hésiteras peut être pas à sortir ton Togepi. Mais pour le moment, aucun Pokemon n’est à tes cotés.

Tu n’aimes pas vraiment cette idée d’être simplement la pour montrer que la Marine aussi veut s’occuper de Frimaria. Mais en un sens c’est un fabuleux coup d’estoc porté à la générale de l’armée de Terre, et à sa cécité vis à vis des Boréal. Tu l’avais prevenue, à temps de reprises, mais elle n’a guère voulu t’ecouter et voici ce qui en a résulté. L’accident de ton navire de guerre n’était qu’un incident entre Netovia et des pirates, et cette ignoble femme preferait s’y interesser plutot que de chercher ce qui pourrait être dangereux sur son propre terrain, dans son propre pays. Désormais, Frimaria porte des sequelles de l’inconscience d’un Empire, et de l’aveuglement d’une femme. Soit, tu n’es pas ici pour faire un procés à Ironwood, même si tu supposes que si elle n’était pas protégée de cette manière par l’Empire, elle en aurait déja un ou plusieurs. Des comptes à rendre oui.

Présentations et politesses sont faites, et te ramenent sur terre — une expression que tu n’as que trés rarement appréciée — alors que tu marche désormais aux cotés du Lieutenant Rain. Tu ne connais rien d’elle, mais elle semble tout à fait capable et elle comme toi est sur le terrain et semble déterminée.  

Quelques instants, tu regarde les enfants jouer avec ses hommes, et tu penses à des frères qui ne joueront plus.Si cela t’affecte tu essayes de ne pas le montrer, tu es une femme de glace, et même si quelques éléments ont réussi à te faire sortir d’une torpeur que tu ne savais pas combattre par toi même, les choses ont changées, l’attentat t’a ramené dans un présent de guerre, et tu es redevenu plus froide que jamais. Tu as connu beaucoup trop de pertes Særùn, et cette flamme qui brille en toi, brule contre les Boréal. Principalement contre celle que tu suspecte d’être l’une d’entre eux, et que tu voudrais prendre sur le fait.

« Le Commissaire a réuni quelques individus qui étaient pris dans les glaces pretendument magique des Boréal, et d’autres témoins qui ont assistés à l’Explosion et à des combats. Ils sont dans une tente non loin, où des petits dejeuners leur sont offert. Je propose que l’on essaye de les interoger ?» Même si tu dois reconnaitre que les interogatoires ne sont pas spécialement dans tes capacités. Tant pis ? Tu feras clairement ce que tu dois faire. Tu sais parler aux gens quelques fois.

Et comme peut être, tu essayes d’être moins froide, tu te fends d’un commentaire leger. «  Et dire que j’étais sur place deux jours avant l’attentat… » Et que tu passais une plutot belle journée malgré les traumatismes.

De nouvelles presentations sont faites, et tu regarde chacun des militaires, en leur offrant un salut respectueux. « Enchantée. » Et tu supposes l’être. Tu as beaucoup perdu Særùn en sociabilité, et en un peu tout ce qui avait attrait à un caractère plus doux. Pourtant, la politesse, et les ordres bien respectés sont des choses qui te font avancer. Pour un de tes premiers retour en service depuis l’incident, tu aurais certes pu rever mieux. Pourtant, tu es ici. Emboitant le pas à la lieutenant, tu restes silencieuse, mais tes sourcils se froncent alors que l’un des soldats t’adresse la parole. « Je présume que pour cette fois oui. » Et tu ne sais pas si ces hommes qui ont leurs propres démons, ont entendu parler de ce porte avion fierté de la marine qui a été coulé il y’a quelques mois. Ça te soulagerait en un sens que ça ne soit pas le cas, tu n’es en rien une bête de foire Særùn, tu es une survivante, et si tu as des souvenirs qui remontent, tu essayes de ne pas les laisser entraver ton regard aujourd’hui. Tu es une femme avec une mission, et si l’evocation de l’enfer te fait mal, tu choisis de ne pas y penser.

Au lieu de ça, tu te concentres sur ce que racontent les hommes, et dans la façon si calme de reagir de la lieutenant, tu comprends qu’il y’a autre chose derriere. Elle a cette attitude que tu as toi aussi de ceux qui ont tout perdu, et quelques instants tu as cette envie un peu humaine d’en savoir plus. Pourtant, tu n’es pas ce genre de femme qui insistera, tout comme tu ne veux pas que l’on insiste pour toi. « J’en ai entendu parler, j’étais en mission au Sud de Kalos a ce moment la, Smokebay a mon retour était si different. » La melancolie s’empare un peu de tes mots, et de ton visage, mais tu secoue la tête. Les vieux démons, les vieux souvenirs ne doivent pas se retrouver ici. Pas quand vous avez une mission.

Au fond, c’est peut être la voix de ce soldat qui n’arrête pas de parler et dont les questions incessantes te rappellent ton jeune frère, qui te fait sortir d’une torpeur qui aurait pu être dangereuse. Et tu secoue la tête. « Tout le monde fournit son aide. Proteger et Servir, nous sommes la pour ça aussi. Mais je présume que le fait que je n’ai pas de bateau sur le quel officier pour le moment faisait de moi une volontaire tout trouvé. » Tu ne diras pas que ta mère l’Amirale a probablement oeuvré a ce que tu sois affectée ici, ou que tu aimerais simplement croiser la generale de l’armée de terre pour lui dire que tu avais raison. C’est une autre histoire. « Toute aide est la bienvenue. » Et tu essayes de parler, mais c’est compliqué pour toi, toujours, de tisser des conversations comme ça.

Arrivés en vue de la tente où se trouvent les survivants, tu sembles figer un peu, mordant dans ta levre inferieure, avant de reprendre ton calme. « Allons y. Et essayons d’en savoir plus sur cet attentat. » C’est un peu comme une delivrance. Tu risquerais d’être amenée à trop parler de toi sinon, et tu ne sais pas si tu aimerais le resultat.