Même si cela faisait quelques temps maintenant que tu avais foulé la terre de Netovia pour la première fois, on ne pouvait pas dire que tu étais très familière du pays et encore moins de ses villes, le sens de l'orientation n'était d'ailleurs pas ton fort, tu aurais préféré une rencontre dans un lieu connu, la tour du conseil des 4 par exemple, mais Asräh en avait décidé autrement. Elle ne t'avait pas laissé le choix en fait alors que smartphone en main tu cherches l'adresse qu'elle t'avait donné pour votre rencontre, en effet pas mal de bruits étaient remontés à tes oreilles concernant la Tour radio, des plaintes surtout, plusieurs, adressées aussi bien aux rangers qu'à la ligue par des challengers des lieux et si tu ne doutais pas du côté pleurnichard pour beaucoup d'entre eux, après avoir eu l'occasion d'entendre parler de certains champions, mais surtout avoir rencontré le conseil des 4 tu te doutais que ces plaintes pouvaient être bien en dessous de la réalité car il fallait être honnête, ici le respect des règles était douteux toute comme la capacité de réflexion et de bon sens de nombres de dresseurs, l'empire devait être en manque d'effectif, en tout cas c'était ton hypothèse la plus probable, heureusement Asräh avait la tête sur les épaules et semblait concernée par ses prérogatives.

Ici. César se fixe à tes côtés devant la devanture d'un café... Non. D'un bar... D'un bar à cocktail...  Certes l'heure était déjà bien avancé... Mais tout de même ce n'était pas très professionnel. Tu soupires avant de pousser la porte d'entrée des lieux, ta crinière blonde relâchée en cascade ondule dans l'air alors que tu pénètres dans l'endroit, lumières tamisés et velours rouges, à dire vrai cela paraissait charmant et intime, un peu trop pour une rencontre professionnelle, mais soit, puisque tu étais là. Tes yeux d'émeraude balayent la salle à la recherche d'Asräh, rien alors que les lieux sont encore peu fréquentés, un coup d'oeil à ton téléphone, en effet tu avais un peu d'avance, bien, tu attendrais. Une démarche souple pour trouver une table un peu éloignée permettant une certaine discrétion alors que tu te glisses sur la banquette rouge, César se couchant à tes pieds alors que l'attente commençait. Un clipse alors que tu ouvres la sacoche noire pour en extirper quelques documents, ta crinière blonde te gênant rapidement dans ta lecture, un mouvement ferme alors que tu les saisis à deux mains en jetant un dernier coup d'oeil au dossier, tourbillon experte alors que tu plantes le stylo dans la masse blonde pour maintenir le chignon improvisé. Un soupire.

" Mon pauvre César, je crains que nous ne devions aller faire un tour dans cette fameuse Tour radio. "

La voix familière retentit, te faisant délaisser la paperasse pour te lever à l'arrivée de la membre du conseil. Le tutoiement te fais quelque peu tiquer alors que à son habitude elle te bouscule, un jour tu t'y habituerai, peut-être, surement jamais alors que ton rapport au professionnel est marqué par le sens des formalités, mais avec elle et en cet endroit, rien n'était formel et c'est face à ce constat que tu réponds d'une voix neutre.

" Aucun problème, tu es pile à l'heure. "

La proposition de commander à boire tombe, poussant plus loin l'informalité, mais après tout cela serait dommage de ne pas profiter d'un tel endroit. Une réponse que tu lâches sans prendre de risque pour autant, instaurant une certaine équanimité.

" Avec plaisir, la même chose que toi ira très bien. "

Où l'art de ne pas se mouiller alors que tu te rassois doucement sur la banquette, ton regard se perdant sur l'Absol dépassant César de facilement quatre tête, un César qui apprécie peu l'arrivé de ce géant alors qu'il se lève pour le toiser d'un air mauvais. Une réaction qui te tire un sourire alors qu'il ne changerait jamais, fier et protecteur comme à l'accoutumé. Mais c'est sa question qui te bouscule finalement le plus, cela se voyait donc tant que ça. Tu soupires, t'enfonçant dans la banquette comme pour affirmer ses dires.

" Un peu. Je t'avoue que je peine à m'habituer, les champions de cette région sont comment dire... Particuliers. "

Un moment de silence avant que tu ne saisisse la paperasse devant toi, l’empilant en un petit tas que tu glisses sur un coin de la table. " Ce que tu vois là, ce sont des documents relatives à des plaintes concernant la tour radio. " A quoi cela pouvait bien servir de tourner autour du pot de toute façon. " C'est de ça dont je voulais discuter, certaines ont été émises à la ligue, d'autres aux rangers qui me les ont fait parvenir sur demande de ma part. "

La réponse d'Asräh te tire un léger sourire alors que rien ne paraît, ou plutôt transparait, à part cette assurance outregeante, dans le fond tu te doutais que la plupart des gens devaient la trouver excécrable, c'était surement une des choses qui t'avais tout de suite plu chez elle, outra son professionnalisme elle avait de la prestance, de ces prestances qui provoquent les mots que tu n'avais que trop entendu par le passé. Pétasse. Connasse. Pute.

La différence était certainement qu'ils restaient simples pensées face à cette femme qui pouvait les broyer alors que toi on te les crachait. Mais qu'importe, c'était ce quelque chose qui te faisais sentir en confiance dans votre rapport professionnel à la différence des autres. Tes yeux d'émeraude la détaille alors que les boissons arrivent, tu écartes les documents afin d'éviter tout accident, après tout tout était dans ta tête, nul besoin de répéter l'exercice alors que vous êtes l'une à coté de l'autre sur la banquette.

" La tour radio. Batîment central de la ville de Northera, les challengers doivent y entrer afin de pouvoir espérer affronter la championne électrique Freyja. Jusque là rien de bien dramatique me diras-tu, mais il s'agit également d'un lieu de capture où rôdent beaucoup de pokemons sauvages, dont certains réputés agressifs et dangereux. D'autres sont au contraire plutôt faibles. Là est le fond du problème puisque plusieurs plaintes de dresseurs ont été déposées, certaines pour dénoncer des actes de cruautés, pokemons piégés sous des caisses, enfoncés dans des prises électriques, laissés pour mort, abandon de la part de leur dresseur et j'en passe. D'autres de ses plaintes nous parlent de challengers n'ayant jamais atteint l'arène parce qu'ils se sont fait attaqués par des Elkteks ou encore des rapasdepics et sont sortis grièvement blessés, tout comme leur pokemon. Le fond du problème semble être le manque de contrôle et de discipline sur la tour elle-même et la championne si elle est au courant ne fait rien, mais je ne suis pas certaine au vu du peu que j'ai pu voir du personnage qu'elle n'ai même conscience ou connaissance des problèmes. "

Ton discours terminé ton regard d'émeraude se fige dans celui de la conseillère, ton verre toujours devant toi alors que tu n'y touches pas. Tes lèvres s'ouvrant pour formuler le fond de ta pensée.

" C'est pourquoi je pense qu'une inspection des lieux et une visite officielle semblent nécessaires, afin d'enquêter et vérifier la véracité de ces plaintes. "

Tu saisis enfin ton verre pour le tendre vers ta supérieur, un sourire se dessinant sur tes lèvres rosées.

" Je me porte bien évidemment volontaire, tout ce dont j'ai besoin c'est votre accord. "

Ton sourire s'agrandit alors que la réponse tombe, une réponse informelle qui le devient par la bouche qui la donne, un air entendu, satisfaction pleine alors que tu tends ton verre comme pour sceller un accord passé, celui d'une mission que tu mènerais à bien, quand bien même elle pouvait aboutir à la destitution de la championne. On ne jouait pas avec les règles et encore moins avec la réputation de la Ligue et de ce qu'elle incarne à travers le monde, celle de Netovia était récente et il était hors de question que sa nouveauté nuise à sa réputation à cause de champions attardés plus préoccupés par le compte pokegrame que par leur devoir. Tu t'en assurerais, personnellement.

" Evidemment. "

Une réponse qui coule de source alors que tu glisses le liquide carmin à tes lèvres pour en déguster les saveurs boisées, un délice alors que tu poses délicatement le verre, un léger rire sortant de ta gorge alors que tu ranges la paperasse dans ta sacoche noire.

" Demander de l'aide... Oui, peut-être, si je suis assurée que cette aide ne soit pas un cadeau empoisonné, la confiance est une denrée rare, en Netovia plus que partout ailleurs. "

Un sourire que tu adresses à la conseillère avant de reglisser le verre tes lèvres. Une simple remarque pour clore cette conversation d'une voix neutre et sans émotions.

" Je viens d'une famille qui considère que les pokemons sont une affaire d'homme, persuadée que l'existence d'un ridicule chenipote pendouillant est gage de capacité et que son absence signe l'incapacité. Je n'ai jamais eu besoin de l'aide de personne pour en arriver là et même si César ne paie pas de mine il est mon compagnon depuis longtemps maintenant, la seule aide dont j'ai besoin c'est la sienne et celle de mon expérience au sein de l'académie et de la ligue d'Hoenn. "

Un regard que tu jettes à Asräh, emplie de toute ta fierté, mais surtout de cette revanche qui t'anime depuis si longtemps alors que ton sourire n'affiche plus qu'une dureté implacable.

" Tout ceux qui ont sous-estimé la "pétasse blonde" l'ont en général regretté. "

Un sourire entendu que tu te permets alors que tu lâches d'une voix troublante d'innocence que ton expression réfute.

" Je pense que tu sais parfaitement de quoi je parle. "

Tu te radoucis alors que la réaction de la conseillère va dans ton sens, une réaction qui te touche même plus que de raison alors que tu lèves ton verre à ses mots, le rouge à lèvres rose se déposant à nouveau sur le verre, un léger rire.

" Une ignorance surtout courante chez la gente masculine, à croire que leur chenipote leur apporte réellement quelque chose en plus, mais pas ce qu'ils pensent. "

Mauvaise ? Probablement, mais la vérité était rarement une chose douce alors que tu ris légèrement, les choses étaient facile avec Asräh quand bien même elle était ta supérieure, une fluidité des choses, une compréhension, même si vous relations se devaient de rester professionnelles, c'était plaisant de pouvoir parler à coeur ouvert. Tu redresses ton verre, trinquant avec elle à toutes ces femmes, toutes ces pétasses qui se sont faites et construites dans et par elles-même, souvent contre le monde qui voulait leur imposer d'être ce qu'elles refusaient.

" Aux pétasses et à toutes celles que l'on tente de brimer. "

Tu te laisses aller à prendre quelques biscuits qui avaient été déposés, changeant de sujet, comme si de rien était.

" Je dois dire que c'est la première fois que j'assiste à un rendez-vous de travail si plaisant, ces cocktails sont un délice, je ne connaissais pas. "

Un regard amusé avant de terminer ton verre comme pour corroborer tes dires, l'envie d'en reprendre un est réelle, mais tu ne dis rien, après tout tu te devais de rester professionnelle, vous n'étiez ni amies, ni même simples copines, elle était ta supérieure hiérarchique et tu te devais de faire preuve de retenue.

" Cet endroit est vraiment agréable, je te remercie de m'avoir fait découvrir cette endroit. "

Un quelque chose qui s'éveille, le souffle de cette révolte qui te maintient en vie, de cette révolte qui t'as porté et te portera encore, ce souffle de rébellion qui anime l'âme dans son cheminement. Une bouffée d'oxygène salvatrice dans cet échange avec la terrible conseillère, avec cette pétasse qui n'en est pas une. Galvanisée alors que le discours porte la marque de celles qui conspuent le monde pour s'affranchir, une pensée aussi pour toutes celles qui n'attendent que de briser leur chaîne, libération souveraine de toutes ces femmes que le patriarcat brise, tente de briser jusqu'à ce que jaillisse le hurlement, celui des ces banshees qui brisent vitre et tympans. Vous êtes ces banshees qui en cet instant hurlent leur conviction du plus profond de votre être. Un sourire déterminé qui vient se glisser sur tes lèvres rosées, elle commande à nouveau, brisant définitivement la réunion professionnelle pour glisser vers quelque chose d'autre, une forme d'intimité certaine, complicité qui s'expose alors que malgré tes réticentes tu choisis de te laisser porter, après tout tu n'avais pas d'amis en ces contrées, aucun ami hormis César qui s'est à nouveau couché à tes pieds. Eh bien soit, tu te faisais suffisamment confiance pour pouvoir tisser en parallèle sans que ton travail où ton objectivité puissent en pâtir, un sentiment bien différent de cet écart avec cet homme, un écart qui n'en était pas un jusqu'à que tu découvres qu'il s'agissait du champion ardent. Un champion que tu fuis depuis afin d'éviter toute gêne ou répercussion alors qu'il t'attire réellement, il devait rester cet inconnu que tu ne recroiserai jamais, mais le destin en avait décidé autrement.
Les coktails arrivent et le conseil de la conseillère te tire un sourire.

" Dans ce cas je me vois dans l'obligation de lui faire honneur après celui-ci. "

Tu te dérides, adoucissement alors que le professionnelle disparait au profit de l'intime, deux facettes de ta personnalité alors que la femme derrière l'inspectrice s'impose dans ce bar et que l'alcool vient agiter tes cellules. Tes yeux d'émeraude gagnent en éclat et puissance alors que ta voix perd ce formel si caractéristique.

" Il est vrai que tu n'as rien de comparable avec les autres et plus le temps passe plus je pense comprendre pourquoi. "

Tu lèves ton verre à nouveau alors que le temps s'écoule et que les friandises salées s'écoulent lentement sur la table.

" Au risque de paraître complétement déplacée et que tu doives me remettre à ma place, que pense-tu des autres membres du conseil ? "

L'alcool coule dans les gorges avisées, un moment en toute intimité, convivialité alors que tu peux sentir tes épaules se détendre, agréable partage de celles qui conspuent le monde des hommes avec un sourire en coin. Tu t'attends néanmoins à te faire stopper dans cet étrange élan que l'alcool stimule, témérité de la poufiasse blonde comme on t'avais si souvent nommé, il n'en est rien alors que la conseillère se pare d'un sourire après un temps de latence. Un sourire pour croiser tes pupilles d'émeraude alors que César s'est finalement endormi à tes côtés. Tu écoutes ses mots avec attention, friante et intéressée par l'avis de cette femme que tu respectes, Landstrom passe en premier, un éloge que tu sais pertinemment mérité même si cet homme te posais personnellement un problème sans trop savoir pourquoi même si tu respectais son statut et son autorité. Un fait intéressant qui finit par tomber, il était vrai qu'ici les choses étaient bien différentes que ce que tu connaissais à Hoenn. L'empire... Un nom qui te laisse songeuse, la ligue dépendait entièrement de l'empire en ces terres givrées, un empire, politique et souveraineté fermement impliquées dans les affaires d'un institution pourtant internationale. Un son discordant que tu reconnais alors qu'elle expose le fond du problème. Conflit d'intérêt qui pouvait se poser par la simple proximité d'un empereur tout puissant en son domaine et un l'un des conseillers. Un air songeur que tu prends alors que tu ne dis rien, sirotant une gorgée du nouveau cocktail que tu avais commandé, en effet, il électrise alors que c'est comme une bouffée d'adrénaline qui vient chahuter ton corps et ton cerveau, une bouffée revigorante comme pour stimuler tes réflexions.

Brekason est le suivant et force est de constater que les mots d'Asrah sont aussi justes que pragmatiques et sages, il est l'image que le monde veut voir, celui d'un jeune homme excellent dans les combats, fougueux et déterminé capable d'écraser du pied tout ses adversaires sans sourciller, une image éclatante et sulfureuse, trop surement alors que son impulsivité pouvait amener à des situations problématiques, comme un Scout de douze ans écrabouillé en pleine route sept par un impétueux incapable de ravaler son égo mal placé. Tes billes d'émeraudes se figent sur celle que tu qualifierai sans sourciller de rose noire dans ce qu'elle t'inspirait. Deux mots lâchés pensive.

" Je vois... "

Tu te redresses subitement, droite alors que ta main vient déloger le stylo dans tes cheveux pour laisser la cascade blonde s'échapper, libération qui te permettait de stimuler ta pensée et ton corps électrisé alors que d'un geste de main tu viens rabattra une partie d'entre eux du front vers l'arrière pour te donner une allure presque sauvage, féline au regard verdoyant. " Il est vrai que j'ai tendance à oublier qu'ici les gens sont biens différentes, indissociables de l'empire. Je dois avouer que je trouve cela étrange, pour ne pas dire dangereux que le régime en place soit instigateur et partie prenante d'une institution qui jouit d'un statut internationale et réputée pour son impartialité et son excellence sans aucune notion d'appartenance. Je suppose que je m'y habituerai... Surement. " Tu laisses planer le doute, parlant à cœur ouvert sous les coups d'jus que ton cocktail t’impose dans une certaine euphorie galvanisante. " En effet, il semble difficilement se maîtriser, même contre des scouts de douze ans, mais ses qualités de dresseurs ne sauraient être remises en question. Espérons juste que cela renforcera sa quotte de popularité et non l'inverse." Un sourire amusé que tu lui jettes avant de lâcher la question qui s'imposait d'elle-même. " Et pour Mlle Kazoku ? " Tu avais déjà entendu parlé d'elle à plusieurs reprises avant ton arrivée et pour cause vous avez en commun cette région qui te manque parfois. Hoenn.

Tu écoutes très attentivement les paroles de la conseillère, des mots bien choisis, rien ne semble laisser au hasard alors qu'elle s'exprime avec aisance et franchise, une franchise mesurée alors que tu comprends bien les enjeux sous-jacent à son discours, des enjeux auxquels tu n'avais jamais réfléchis jusqu'à présent mais qui pourtant coulaient de source. Replaçant une mèche de cheveu derrière ton oreille, tu deviens légèrement pensive, ton esprit fusant dans les vapeurs d'alcool pour analyser et en tirer les conclusions qui s'imposent.

" En effet... "

Landström était donc étroitement lié à l'empire, une chose que tu ne devais pas oublier pour la suite de ton travail en ces terres gelées, une chose fondamentale dont il fallait toujours se souvenir quand tu aurais à faire à lui. Tu glisses doucement le verre à tes lèvres, en effet les déconvenues pendaient au nez de Skorri et elles permettront surement de calmer ses ardeurs véhémentes, la fierté n'était pas un mal mais l'impétuosité était dangereuse, aussi bien pour l'image que pour les pokemons qui en subissent les frais. Impétuosité... Tu l'avais toi-même été, impétueuse, un trait en commun avec ce géniteur qui t'as renié, une grimace alors que tu chasses ces amères pensées pour revenir à votre conversation. Kazoku. Elle ne tarie pas d'éloges, des éloges que tu comprends car Kazoku ne t'étais pas complétement étrangère, elle venait de la même région que toi, tu en avais entendu parlé, comme de son ascendance que pourtant ici personne ne semblait connaître, un secret que tu tais alors que tu finis par répondre à la question après un long moment de réflexion en sirotant ton cocktail.

" Eh bien..." Un silence alors que tu cherches la meilleure façon de formuler tes propos. " Il ne fait aucun doute pour moi de vos compétences en matière de pokemon et de combats, votre puissance est sûre à ce niveau. Néanmoins... " Tu hésites un instant puis te lance finalement, tes pupilles d'émeraude se plongeant dans celles de miel. " La ligue est jeune et cela se ressent. Ici les choses n'ont rien à voir avec là d'où je viens, une bonne chose pour certaines, comme la présence de César à mes côtés, sur d'autres cependant je ne peux que constater. Le conseiller Landstorm tout d'abord impose une image ouvertement attaché à un empire en proie au trouble. Berkson semble n'avoir que faire de son image, il écrase ceux se présentant sur son chemin dans un cadre non officiel, j'ai bien peur que son tempérament ne nuise à terme à l'image de la ligue comme à sa réputation. Kazoku est plus discrète, trop en fait, alors qu'elle me donne l'impression de n'avoir que faire de tout ce qui l'entoure en dehors du fait de relever les défis qu'on lui propose. " Tes mots sont durs mais le ton ne l'est pas, tu marques un silence alors que tu la vouvoie sciemment cette fois. " Quand à vous, vous êtes celle qui ressemblez le plus à ce que je connais. Une image forte, des décisions qui s'imposent, vous assumez toutes les charges qui vont avec votre fonction et qui sont loin de se limiter au combat. Je pense notamment au fait que les champions de cette ligue prêtent à rire, non pas par leur faiblesse, mais par leur tempérament et leur manière de s'afficher éhontément. Ils sont jeunes certes, mais le manque de sérieux de plusieurs d'entre eux déteint rapidement, faisant coup de double, l'image de la ligue perd de son sérieux et de sa crédibilité, tout comme l'empire. Pour être tout à fait honnête je pense que les problèmes avec les boréals ne feront que croître si ils maintiennent leurs comportements et manquent à ce point de contrôle sur leurs challengers et leurs arènes, comme c'est déjà le cas pour la tour radio. "

Tu oses, tout simplement car il n'était pas dans ta nature de mentir quand un avis professionnel t'étais demandé, alors tu oses, sans détour ni distinction même si tu mesures tes mots.

C'est toujours avec grande attention que tu écoutes les mots qui glissent des lèvres carmins de la conseillère, un flot qui n'interrompt pas, qui laisse couler, voir approuve tes propos, liberté délivrée des langues qui se délient alors que tu te te permets, rester neutre et objective, tel était l'une des choses que tu défendais d'un point de vue professionnel, l'une des choses plus chers à ton cœur, mais pour se faire tu avais par le passé souvent dû garder ton point de vue personnel. Pas ici, pas maintenant. Feeling qui guide tes mots et enivre ton âme sous l'impulsion du moment, de ces quelques choses de particuliers qui se tissent sans que l'on s'en rendent vraiment compte, des coups de foudre qui parfois naissent, ce sentiment d'être à l'aise et d'avoir toujours connu cet inconnu, ces amitiés improbables qui jaillissent dans les vies de l'un et de l'autre sans autre forme de procès. Etais-ce de cela dont on parlait ? Cela qui se produisait ? Tu n'en sais rien, a vrai dire tu es actuellement très loin dans ta tête, ton esprit plongé pour répondre à sa question.

"Les Boréals... "

Machinalement l'un de tes doigts vient happé l'une des mèches blondes pour commencer à l'entortiller sur elle-même, un moyen de réfléchir alors que tu rassemblais le connu dans ce flot d'inconnu. Organisation qualifiée de terroriste, ayant provoqué la destruction de l'arène de Smokebay lors d'un attentat. Ils font parler d'eux depuis quelques mois et semblent bien décider à gagner en ampleur. Tes billes d'émeraudes se figent dans les yeux de la conseillère.

" Je pense que... L'empire cristallise tout ce contre quoi lutte les boréaux. Le pouvoir de l'argent, de l'industrie, de l'influence, ses liens sont partout et en faisant de cette ligue l'un de ces multiples tête il lui placarde une cible en plein milieu du front. Il renforce les arènes pour se donner bonne conscience, un choix évident au vu des incidents de Somekbay, mais je pense que c'est l'empire qui était bel et bien ciblait à travers elle et sa prise de pouvoir sur tout les domaines. Je pense que les boréaux nous voient comme une cible à abattre car nous sommes la tête la plus jeune et la plus fragile de l'hydre." Des paroles lourdes issues de longs moment de réflexion alors que tu ajoutes. " Qui plus est quand on voit l'état de certaines et les débordements qui y ont lieu... Je suis peut-être nouvelle, mais les boréaux sont affichés comme pro pokemon si je me trompe ? Hors nous n’exerçons aucun réel contrôle sur les challengers et les champions, les incidents de la tour radio si ils sont véridiques en sont un exemple flagrant, je pense que sans l'omniprésence de pokemons sauvages en son sein, le bâtiment aurait déjà explosé... " A vrai dire tu en es même convaincue, si tu tentes de réfléchir comme eux, cela t'apparaît comme une évidence, un nez au milieu d'un visage difforme.

C'est un certain soulagement alors qu'elle approuve des dire, un risque loin d'avoir été inutile, une franchise récompensé alors que tu te suspends aux lèvres de la conseillères, une conseillère bien plus maline et réfléchit que certains pourraient le croire avec ses airs de grande dame et ses bottines à talon, beaucoup mais pas toi. Tu continues de siroter ton cocktail lentement, le lâchant à ses derniers mots pour afficher un sourire carnassier entendu.

"Nous sommes là pour ça après tout ? "

Un sourire qui ne trompe pas, éclatant de vérité alors que pour toi ton travaille était une vocation et quand bien même le monde et tout netovia devait te huer pour l'avoir exécuté tu étais prête à en payer le prix. On ne joue pas avec les règles et la sécurité et tu n'étais pas ici pour faire œuvre de complaisance en tolérant l'immaturité et les dangers inconscient. Ta vois s'élève assurée et pleine de conviction alors que tu déposes ton verre vide sur la table.

" Et si pour cela je dois arracher des badges des mains d'une armée d'adolescents ou provoquer la fermeture de la moitié des arènes du pays je n'aurai aucun scrupule." Le ton est donné et les intentions claires alors que tu ajoutes. " Mais je ferai tout pour amputer la gangrène avant de devoir en arriver là, vous avez ma parole.  " Le vouvoiement est clair, un vouvoiement professionnel qui s'impose alors que c'est une promesse que tu venais de déclarer. Repoussant ton verre au bord de la table signe qu'il s'agit du dernier tu ajoutes simplement. " Je prendrai la route pour Northera demain si cela vous convient. " Tu étais décidée plus que jamais.

C'est avec plaisir que tu trinques pour la dernière fois (de la soirée) avec cette femme, les verres s'entrechoquent avant d'être délaissés, des paroles tel des serments, une confiance donnée et des mots échangés. Un plaisir partager et un certain respect. La conseillère paie et tu la laisses faire, avant de revêtir à ton tour ta veste. Ta voix s'élevant, d'une douceur étrange.

" Je n'y manquerai pas. Il est temps d'y aller César "

Un regard entendu, une salutation avant que tu ne quittes le bar dans la suite de la conseillère et de son absol. Tu récupères ta serviette avant de filer dans sa suite, retrouvant les ombres de la nuit, un sourire que tu esquisses à un césar un peu endormi.

"J’espère que tu es prêt mon ami, les choses sérieuses commencent demain"

Et tu t’engouffres de la froideur d'une nuit ayant déjà commencé son œuvre, le corps légèrement enivré de l'alcool partagé et l'esprit déjà emplie de projets, cette ligue brillerai de milles feux, tu en faisais le serment.