Et dehors le tonnerre gronde encore, tonne toujours, puissant et fort et ses coups deviennent comme une mélodie pour l'oreille qui s'y habitue dans la néfaste froideur de ce lieu interdit, lieu qui dénature et méprise la nature et ses règles dans tout ce qu'elles constituent. Un lieu ou pourtant une colonie d'évoli avait élu domicile, un lieu où le baron s'était alors aventuré, en recherche d'un mythe bien particulier, en quête de celui qui lie. Dans les couloirs le bruit de ses pas retentit faiblement alors que l'ombre de samedi le suit à la trace, un gars presque normal en apparence, si ce n'est air ce regard aux couleurs de l'océan capable de pénétrer au fond des choses avec une froideur presque chirurgicale. Un pique, un quelque chose qui provoque le frisson, pique émotionnel soudain, légère variation alors qu'ils arrivent au détour d'un couloir, comme un radar alors qu'il se lève guidé par lui après avoir abandonné la colère du galvaran, une colère dû à sa propre stupidité. Un signe de tête à l'égard de Samedi alors que déterminé le baron continue de s'avancer jusqu'à découvrir l'origine de l'empreinte émotionnelle qu'il perçoit.

"Ici..."

Et devant les yeux céruléens c'est une scène des plus improbables qui se jouent alors qu'il localise l'origine de l'émotion qu'il perçoit, celle d'une chose aussi improbable qu'immonde au travers d'un limonde, créature générant révulsion, incarnation d'une laideur qu'on ne saurait caractériser, un limonde rongé par la colère alors que le baron s'arrête là, le fixant quelques instants. Les coud'boue s'enchainent sur la porte, salissant tout sur leur passage, un chantier de boue et de colère dans lequel il ne lui plait guère de s'aventurer alors que la porte fermée semble attirer tout son courroux et son déchainement de boue. Une boue dans laquelle le baron ne veut guère s'aventurer mais qui suscite quand même sa curiosité devant la violence émotionnelle qu'il perçoit.

"Samedi va voir ce qu'il se cache derrière"

Et à ses mots le polichombr s’exécute, s’enfonçant à travers la porte fermée alors que le baron reste sagement en retrait, attendant d'en apprendre plus sur la situation.

Contre toute attente la présence du polichombr semble dissuader le pokemon boue de continuer, l'espace fugace d'une peur qui se manifeste pour traverser le sorcier avant que le déferlement ne cesse, limonde s'éloignant sous l'observation froide des yeux d'azur,  déjà Samedi a franchi le mur, un mur dont il revient avec un vif sentiment d'excitation alors qu'elle traverse son maître. Il sait. Sait que ce qu'il cherche se trouve derrière cette porte abimée prise pour cible plus tôt par la créature visqueuse déchainée alors il s'avance simplement, impassible malgré la marre de boue dans laquelle ses pas finissent par l'entraîner, un fait qui aurait certainement suffit à en dissuader plus d'un, mais dont il se moque éperdument en cet instant malgré son allure impeccable et propre sur lui alors que déjà les baskets de ville se retrouvent imbibées et que sa main d'ébène vient se poser sur la poignée de la porte qui n'avait pas échappé au courroux du limonde. Aucune hésitation alors qu'elle s'ouvre et qu'il la franchit, sa silhouette s'imposant dans la pièce pour découvrir la frêle silhouette de l'évoli, lui aussi vraisemblablement victime du limonde ravageur, limonde agresseur à n'en point douter alors qu'il nettoie son pelage de la boue qui le salit. Le baron ne fait même plus attention au reste alors que c'est l'objet de sa présence, raison de son désir qui se dresse devant lui, lui si fier et impeccable d'accoutumée dans un état proche de celui de l'évoli en dessous des genoux, étrange contraste et pourtant en cet instant seul l'être en face de lui compte alors que sa voix s'élève.

"Qu'as-tu bien pu faire pour attirer une tel colère chez ce limonde ?"

Un faible sourire à l'intention de pokemon normal alors que l'ombre de samedi flotte en retrait derrière son maître, observant le pokemon normal de ses grands yeux.

"Je m'appelle Erzul"

Une voix ni menaçante, ni charmante, d'une neutralité impeccable alors qu'il reste à distance respectueuse de l'évoli pendant le temps de présentation.

Un petit provocateur à n'en point douter alors que sa seule réaction face aux paroles du sorciers sont de se secouer, la boue partant en éclaboussure en direction direct du Baron déjà bien imbibé, sensation des plus désagréable des pieds humides alors que ses baskets avaient été bien incapable de résister à l'assaut d'une marre aussi importante, son jean nimbé d'éclaboussures, mais malgré ses airs il n'avait rien d'un précieux fuyant à la moindre trace de bout, bien au contraire même si il était de ces hommes impeccables et soignés en toute circonstance.

"Eh bien j'ai connu meilleur accueil"

Une simple phrase alors que ses yeux céruléens continuent de fixer l'évoli.

"Dis-moi jeune évoli, n'en as-tu pas marre de cette endroit où il ne fait que tonner ?"

Un pacte qu'il veut passer, un lien qui se doit d'être créer différemment que par la force au vu du but qu'il cible pour ce pokemon tant désiré, celui d'une évolution dont l'empathie et la connexion à autrui sont les fondements.

"N'aurais-tu pas envie d'un monde sans limonde pour t'empêcher de vivre ta vie ?"