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A l'abri des regards indiscrets, le dos appuyait contre les murs de la vieille cité, elle attendait son contact. L’odeur n'était guère agréable, mais comme elle avait l'habitude de dire “Il y a toujours pire.” Hiero subsistait dans les parages à la recherche d’un quelconque but dans sa misérable vie. Elle tourna son regard vers lui : “Commence pas à vouloir vagabonder.” dit-elle d'un ton sec. Il s’avisa et retourna auprès de Neema. “Je préfère." D’un coup de pied, elle fit virevolter une canette qui se tenait à ses pieds. L’impatience se faisait ressentir.

Alors que son contact s’engouffra dans la ruelle, elle s’exclama : “Putain mais la ponctualité chez toi c’est pas ton fort ?”. Elle se décolla du mur et vint à sa rencontre. L’homme fit mine de s’excuser et commença : “Tu n'es pas là seule sur le marché. Faisons vite si tu le veux bien. J’ai un contact qui fil du travail aux nouveaux. Il se trouve dans un bar nommé EctoStasy. Tu lui diras que tu viens de ma part.” Il lui tend un bout de papier, qu’elle lui arracha de la main. Elle fronça les sourcils “Je te remercie, mais la prochaine fois que tu me compares à une marchandise je t’embroche.” Un rire s’échappa de sa bouche. "Molo sur les menaces, les profils comme les tiens ne font pas long feu ici. Économise toi.” Il tourna talon, et disparut dans le flot de l’artère principale. De rage, elle éclata son poing contre une gouttière, qui n’avait rien demandé. “Recommencer d’en bas ne me facilite pas la tâche. Allez Hiero on bouge.” Elle mit sa capuche noir sur la tête et enfila ses mains dans les poches de sa veste.

Le nez penchait sur l’adresse du lieu, ils parcouraient la ville se mêlant à la foule des moutons vivant uniquement pour servir une personne. Neema ne supportait plus la subordination et s’amusait à l’utiliser pour parvenir à ses fins tout en se moquant de l’être soumis. Une forte odeur de tabac l’arrêta. Elle leva la tête vers la devanture. La façade semblait d’une autre époque et la peinture verte s'écaillait au toucher du vent. Les personnes zonant ici semblaient être habité par leur seule besoin de drogue. “C’est ici… Que je vais me salir les pieds…” Elle regarda ses chaussures. “Finalement elle me plaisait plus celle-ci.” Dit-elle en haussant les épaules. Elle vérifia qu’aucune affiche n’interdisait la présence des pokémons en liberté avant de s'engouffrer dans le bar.

A peine le pied à l’intérieur, les regards se tournèrent vers elle. “Quoi ? Vous avez pas vu de femme depuis que votre génitrice vous ai allaité ?” Dit-elle d’un ton sec. Les regards se détournent et quelques ricanements grossiers se font entendre. Elle soupira et s’assit au bar. Elle lança un regard au tenancier. “Hé toi, je vais prendre un whiskey, sans glace.” Du coin de l'œil elle remarqua un petit ramequin de cacahuète, qu’elle s’empressa de récupérer sous son coude. Le verre arriva rapidement, si rapidement qu’elle en fut étonnée. “Au moins le service est rapide ici. Dites moi, vous mettrez ça sur l’ardoise de Mr. X” Le tenancier, non pas surpris hocha de la tête et lui glissa une carte avec l’indication suivante. “A l’étage” Elle sourit, appréciant la discrétion des affaires.

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Le regard du barman semblait insistant pour qu’elle quitte le bar. Il semblait que le propriétaire des lieux souhaitait éviter au plus possible que ces clients spéciaux ne restent trop longtemps. Un sourire s’afficha sur le visage de Neema. "T'inquiète papy, je vais disparaître." Dit-elle en se relevant. Elle attrapa son verre, lança un bref regard vers Hiero et s’avança vers l’escalier. Sentant sur elle un regard trop insistant, elle s'arrêta à sa table. “Salut toi, tu veux qu’on partage un verre ensemble ?” Dit-elle d’une voix beaucoup trop mielleuse. Il se redressa pour paraître fort et costaud. “Hé bah écoute, si tu as du temps de libre je suis preneur ma belle, d'où tu viens avec ce beau minois ? C’pas d’ici ça, j’reconnais." Elle s’assit sur sa jambe tout en gloussant. “Oh non, je viens d’un petit pays d’Afrique, je vivais dans la misère… Mais j’ai peut être trouver l’homme pour me combler ?” Elle passa sa main sur sa cuisse. Un peu déstabilisé, il lui fit la proposition suivante. “Héhé si tu veux j’ai une piaule pas loin pour t’amuser ma grande…” Neema remonta sa main lentement vers son entrejambe. “On pourrait s’amuser, tu as l’air d’en avoir envie ma coquine”. Sa main s’approcha de son paquet. Elle le saisit à pleine main avant de le serrer lentement. “Je crois que tu m’as mal comprise quand je suis rentrée ici, si tu as besoin d’une femme pour faire ta vie, retourne voir ta génitrice, il me semble que le lait goute encore de sa poitrine.” Elle serra plus fort. “Alors maintenant tu vas fermer ta grande gueule, et tu vas continuer de te tuer à petit feu avec ta cirrhose. Et je viendrais toute les semaines m’assurer que ta grande gueule reste bien fermé, ça marche mon chou ?” Dit-elle en se relevant. Elle mit le premier pied sur la marche avant de conclure. “N’y pense même pas.” Au loin la voix du tenancier s’éleva. “Assez !”. Elle s'exécuta et gravit les marches devant elle.

En arrivant à l'étage, elle y découvrit une salle un peu plus propre que la précédente. Au fond, un jeune y était assis avec ses pokémons. Elle s’approcha, posa son verre sur la table ainsi que ses deux mains dessus afin d’avoir un regard plongeant sur lui. “Dit moi le maître pokémon, c’est toi que je viens voir ? Ou toi aussi tu es là juste pour profiter du spectacle que propose mon corps ?”. Hiero resta à l’écart des autres pokémons souhaitant éviter le moindre incident. A peine il n'eut le temps de lui répondre qu’elle s’assit sur un bout de la banquette et croisa les bras. “Non je crois que tu veux me faire perdre mon temps toi aussi…” Dit-elle en soupirant.

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Il semblait que l’altercation qu’avait eu Neema avec le jeune ivrogne n’était pas passé inaperçu. Cela l’a dit sourire, au moins les gens étaient prévenus de ne pas se frotter à elle. Cependant la remarque du jeune homme envers son égard la vexa. “Je te conseille de garder tes yeux dans tes poches, à leur place avec ton Kraknoix.” Elle tourna le regard vers le Sabelette. “Tu t'approches je te mord, peu importe la dureté de ta peau.” Elle se remit à regarder en face d’elle tout en écoutant le jeune homme. Elle passa sa main sur ses cheveux et refixa sa queue de cheval. “Donc si je résume bien la situation, on est tous les deux assis dans un vieux bar miteux, en attendant quelqu'un qui souhaite nous donner du boulot ?” Elle soupira et se saisit de son verre. Elle fit tournoyer l’alcool dedans avant de descendre son verre d’une traite. “Comme si j’avais que ça à faire... “ Son contact ne lui avait pas précisé, ni la nature du travail à effectuer, ni que celui-ci devait se faire en équipe. Irrité par la situation, elle se leva faisant les cent pas dans l’étage désert du bar. Ce faisant, Hiero se trouvait sur son chemin. “Mais casse toi de mon chemin toi.” Dit-elle agacée. Elle se tourna vers le jeune homme. “Bien si on est supposé travailler ensemble, il est hors de question qu’on s’échange nos noms, de plus je n’ai pas à te le donner le mien.” Elle s'arrêta quelques secondes avant de reprendre. “Au vu du cirque que tu trimbales avec toi, je vais t’appeler SPA. Tu n’auras qu'à me nommer Assfa.” dit-elle avec un petit sourire en coin de bouche.

Quelques minutes passèrent et une personne vint les rejoindre. Il prit une chaise qu’il retourna et s’assit en face d’eux. Neema se rassit à côté du Sabelette tout en le fixant et lui montrant ses canines. Hiero lui regardait d’un air désolé le bar en contrebas.

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L’air nonchalant de son futur acolyte l'irritait. Devoir travailler avec un homme ne se souciant de son anonymat signifiait qu’une chose pour elle : une incompétence sérieuse dans le domaine. Ses remarques n'aidaient guère à le faire remonter dans son estime. Elle se demanda un court instant pour quelle obscure raison elle se retrouvait ici… Elle ne l’avait pas oublié, mais l’ironie ne quittait rarement son quotidien. Elle se mit à penser : ”Et maintenant, qu’est ce qu’on va me proposer comme travail qui nécessite la présence de deux personnes ? Je crois que j’aurais deux mots à dire à mon contact quand je le croiserais. Moi, Neema, incapable de réaliser une tâche seule… La dernière fois qu’une personne s’en est méprit je crois qu’elle a fini au fond du Nil.” Un sourire se dessina sur son visage.  

Le bonhomme qui venait de monter et s’installer à leur table, retira ses lunettes de soleil et les posèrent sur la table. Il prit soin de retirer ses gants en cuire et s’accouda sur le dossier de la chaise. “Les histoires de nom ce n’est pas mon problème, si tu n’es pas content tu peux aller te chercher un autre contrat.” Il s’étira le dos en se cambrant laissant apparaître une musculature importante. “Si on vous a fait venir ici, c’est que vos compétences permettent le bon déroulé de votre contrat.” Il sortit de sa poche de veste un paquet de cigarette, il l’ouvrit et se saisit d’une. Dans sa poche de jean se trouvait un briquet de couleur or qui alluma d’un claquement de doigt. La fumée vint s’élever dans la pièce jusqu'à rencontrer épouser les affreux luminaires du lieu.

Neema le fixa : "Excuse-moi, mais ça te dérange pas de fumer devant nous ?  Il faut le dire s' il te manque quelque chose d’autre ?” dit-elle d'un ton arrogant. Elle se retourna vers Vali : “Je pense qu’il s’en fou de tes envies mon chou !” dit-elle en lui faisant un clin d'œil.

L’homme se racla la gorge faisant comprendre son agacement. “Ecoute moi bien la petite brune. Si j’ai bien compris, ici tu n’es plus personne, contrairement à d'où tu viens. Ton nom je le connais, et ta vie ici aussi. Si tu veux garder ton anonymat, grand bien te fasse. Mais encore un manquement de respect envers moi et je peux t’assurer que ton séjour va s'écourter sur l'île." Neema leva la tête en signe de mécontentement et ne rétorqua rien.

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Neema ignora les dernières paroles de son partenaire et écouta attentivement l’ordre de mission. Au son du mot "cocaïne" elle leva les yeux au ciel en signe de protestation. Elle avait horreur de travailler pour ce genre de produit, les clients étaient tous des dégénérés et ne reculaient face à rien pour obtenir leur drogue. A ses débuts elle devait régulièrement fréquenter Downtown et ses trafics important de drogue, niché au centre de la capitale Égyptienne, c’était LA plaque tournante de ces produits.

Alors que le prestataire fixait les règles, elle se saisit de son téléphone pour faire quelques recherches sur la presse locale. Effectivement, comme il venait de l'indiquer, le quartier voisin était sous l’influence d’un gang relativement violent. Le seul hic qu’elle trouvait à ce plan c’était le temps imparti. “Dites moi, je présume qu’on se débrouille avec notre matériel pour négocier ?” dit elle d’un ton froid et un visage aussi fermé qu’une huître à mer basse. La réponse ne se fit pas tarder : "Étant donné que c’est la première fois qu’on travaille avec vous deux, oui. Qui irait prêter du matos à deux inconnus ? Maintenant vous vous démerdez comme vous voulez, mais cette boîte est vendue dans 2 heures.” dit il en posant la boite au milieu de la table.

Neema leva une fois de plus les yeux au ciel et se tourna vers le dénommé Vali : “Bon, même si cela ne m’enchante pas, je me repose sur toi pour la connaissance du quartier. Je te propose de sortir d’ici pour discuter stratégie. Car je me doute que je puisse négocier quoi que ce soit face à des chiens assoiffés." dit-elle en faisant allusion à son corps de rêve. Elle se pencha pour récupérer la petite boîte en métal posée sur la table. Le regard noir du contact semblait bien lui faire comprendre qu’elle avait interdiction d’ouvrir cette satané boite de fer.

Smokebay - Centre Ville - Ruelle.

Le regard salace de Vali se posait sur cette boite, était-il lui aussi friand de ces drogues dévastatrices ? Elle sourit quand à l’idée, qui ne semblait pas si folle que ça en y regardant de plus prêt : une dégaine relativement proche de ces hommes dépravés. Elle haussa les épaules en l’écoutant parler avec ses pokémons, comme si la tendresse servait à quelque chose avec ces créatures. Son rire vint l’irriter une fois de plus, il n’avait aucune retenue face à elle et visiblement pas la moindre once de respect. Elle le laissa faire ses affaires avec ses créatures et descendit les escaliers laissant derrière elle son contact. Elle posa son regard sur l’homme dont elle avait évincé une partie de sa masculinité et lui fit un clin d’oeil. Se retrouvant devant le bar, Hiero s'éleva au-dessus des bâtiments pour observer la vue que propose la ville. “Va pas trop loin, imbécile.” marmonna-t-elle envers lui.

Vali se questionnait sur les intentions de Neema. A priori il n’avait pas l’habitude de travailler avec un plan, ou même avec un partenaire. Pour elle, il était hors de question qu’elle mette un pied dans la zone de ce gang. Elle posa son index sur le torse de Vali pour le pointer :"Écoute, j’ai pas franchement envie de me retrouver entourée de gars, seule avec toi. Je suis prête à tout pour 500 000P$.” Elle le suivit un peu plus loin du bar. “De plus, je ne peux absolument pas me reposer sur cette antiquité pour me défendre.” Dit elle en fixant les cieux ou se trouvait Hiero. “J’ai une planque à deux ruelles d’ici où ma matérielle m’attend. On discutera du plan là-bas, ici il y a trop d’oreilles qui trainent.” Dit-elle en regardant autour d’eux.

Elle lança le mouvement en prenant la première ruelle sur leur droite avant de se retourner. “Allez on y va, je vais pas te manger, pas encore, peut être pas aujourd'hui, ni demain. Un jour sûrement.. En attendant, allons réaliser cette tâche qui nous incombe !” Dit-elle en lui faisant un clin d'œil légèrement aguicheur. Son ton avait changé du tout au tout, comme si l’adrénaline de cette mission l'excitait plus que tout le reste.

Smokebay - Centre Ville - Planque.

Neema semblait avoir touché, une fois de plus, le point faible de l’homme. En se retournant elle sourit fièrement et chuchota quelques choses d’a peine audible : “Vous êtes trop dupes…”. Ses doigts vinrent frotter le long de la pierre friable de cette ruelle. Elle avançait d’un pas un peu rêveur. Hiero se contentait de profiter de l’excitation de sa maîtresse pour s’approcher des pokémons encore en liberté du jeune Vali, il garda tout de même une certaine distance afin de rester à sa place.

Devant l’entrée d’un immeuble vétuste se tenait un homme d’une cinquantaine d'années, son accoutrement ne faisait aucun doute sur ses activités. Non loin de lui se tenait, sur sa béquille, une resplendissante moto bardée de chrome et de sellerie en cuir. La carrure de l’homme suffisait à dissuader les curieux à s’approcher de l’entrée. Sur le dessus de sa main, on pouvait reconnaître le tatouage particulier à un groupe de motard peu commode de la ville. Elle s'engouffra dans le hall de l’immeuble tout en le saluant : “Salut Matta, il est avec moi.” Son regard vint se poser sur Vali qui passait l’entrée au même moment. Un magnéti surgit face à lui et se dirigea immédiatement auprès de Matta : “Attention garçon, ça décoiffe ces bêtes-là."

Au troisième étage, à droite, Neema inséra une clé dans la serrure et ouvrit une vieille porte en métal datant d’un autre temps. Elle laissa son compagnon entrer et referma de suite derrière lui. La planque se composait d’une seule et unique pièce, au centre une table en bois, deux chaises luttant contre les termites. Dans un coin des palettes et un vieux matelas servait de lit d'appoint. En guise de point d’eau, un seau et un vieux robinet gisait sur un mur au bord de l'effondrement, enfin une caisse en bois se tenait sous l’unique fenêtre de la pièce. Neema tira une des chaises pour inviter Vali à s’y asseoir. Elle se dirigea vers la caisse, l’ouvrit d’un coup de pied, et y sortit quelque chose enveloppé de tissu, elle déposa cela sur la table et s’y assit à son tour : “Bon maintenant passons à la partie que je préfère. Enfin non, moi je préfèrerais être en Grèce dans les eaux turquoise d’une crique, mais le destin en a décidé autrement.” Elle déballa petit à petit l'objet enveloppé par le tissu. Une crosse en bois se dévoila, suivie d’un canon, le corps d’un fusil, et une lunette. “Bien de ce que j’ai vu aux informations ce gang est réputé dans la proxénétisme. Etant donné que je suis une femme je n’ai pas envie d’y aller, et je pense aussi que tu commences à cerner mon humeur plus que tumultueuse. Cependant je ne vais pas te laisser seul”. Elle commença à assembler chaque pièce de son SVD Dragunov. “Selon ma connaissance du secteur, les toits des bâtiments sont fréquentables, enfin plus que moi.” Une fois l’arme assemblée, elle l’a déposé devant elle sur la table, glissa sa main en dessous et décrocha un SIG-Sauer SP 2022. “Au fait, je te présente mes deux jouets. Sergueï et Sieg.” Elle porta l’arme de point à ses lèvres pour humer l’odeur du métal. “Mon plan est très simple. Je te couvre des toits, on reste en contact par radio, et tu t’occupes de vendre la marchandise.”

Smokebay - Centre Ville - Planque.

Elle continuait d’assembler les éléments de chaque arme tout en prenant soin de nettoyer chaque partie. De sa luxure qu’elle avait abandonné au pays, ils étaient les derniers éléments précieux pour elle. Elle se mit à sourire en écoutant le jeune blondinet parler de tactique Pokémon et tout son discours laissait transparaître une certaine confiance envers eux. Un bref regard vers Tutafeh qui semblait plus à l’aise à l’extérieur que dans cette petite pièce. Neema se contentait de hocher la tête à la stratégie farfelue de replis qu’il expliquait. Elle se baissa, saisit un étui de guitare et le posa sur la table, le fusil vint trouver sa place entre quelques mousses qui servaient à le caler, elle referma le contenant et posa l’arme sur le revêtement usé de la sacoche. “Ecoute si tu as une confiance aveugle en tes créatures, tant mieux. Je ne sais pas encore si je peux te faire confiance.” Dit-elle en se levant et se dirigeant vers ce qui servait de lit. “Tu trouveras les radios dans la caisse sous la fenêtre.” Elle retira sa veste ainsi que son haut, tout en restant dos à lui. Elle attrapa la chemise qui traînait et l’enfilla, Neema se retourna la chemise encore ouverte, mais couvrant ses attributs. “Normalement il y a aussi des oreillettes si tu préfères ?” Ses mains vinrent se joindre pour fermer un à un les boutons. Elle s’accroupit pour attraper la cravatte noir qu’elle noua d’un coup. Elle s’approcha de Vali et vint poser son pied sur la boite ouverte. “Tu es prêt ?” dit-elle en baissant la tête à son niveau.

Smokebay - Centre Ville - Toits.

Sur les hauteurs de la ville, un léger vent venait caresser les cheveux de Neema. Elle posa en hauteur l’étui, prit appuie sur le rebord du toit et vint l'enjambée. En contrebas elle pouvait apercevoir Vali accompagnée de ses pokémons… Elle trouvait toujours stupide l’idée de donner sa confiance à ces choses, ou même de l’affection. Hiero prit les devants comprenant plus ou moins la destination. Chacun de ses pas se devaient d’être délicats sur ces vieilles toitures, le crissement de la tuile friable venait accompagner cette marche funambule. “Dit moi Vali, qu’est ce que tu aimes en eux ?” dit-elle à la radio, d’un ton un peu mélancolique. Elle lança un regard vers Hiero qui observait la ruelle ou le garçon venait de pénétrer. On pouvait y apercevoir quelques nosferapti dormant encore attendant le lever de la lune pour partir à la chasse… Sur les murs quelques traces de suintement pouvait laisser penser à la présence de tadmorv.

Elle sauta sur un toit plat emplie de gravier, celui-ci semblait un peu plus récent. Ils n’étaient plus qu’à une embouchure de l’antre du lougaroc. “Tu me conseilles un angle pour te couvrir ? Tu penses que Hiero te serait utile ? Je ne vois pas ce qu’il peut m’apporter la haut.” dit-elle d’un ton beaucoup plus sec qu'à sa dernière réponse.

Smokebay - Centre Ville - Toits.

Le chant des pas de Neema résonnait sur les hauteurs, la tôle se froissait, la tuile s'effritait, le gravier craquait sous ses semelles. Le grésillement de l’oreillette vint perturber ce dernier, la réponse de Vali ne l’étonna pas. Cependant elle ne pouvait se mettre en tête que ces choses puissent être une famille, quand sa propre famille l’a piétiné. “Je ne veux plus de famille, c’est peut-être ça le problème." Dit-elle en coupant sa transmission. Elle observa Hiero, se rappela de son inutilité face au danger, mais reconnut que sa présence n’était pas inexistante.

Le léger voile de givre rendait les toitures relativement glissantes, de plus la vétusté de ces dernières risquaient à tout moment de la faire glisser en contrebas. Sa tenue n’étant pas vraiment faite pour supporter le grand froid, elle regretta sa doudoune. Elle rouvrit le canal de la radio “Il fait vraiment froid dans votre pays… Je m’y habituerais pas je crois.”

Arrivée sur ce grand toit plat, elle se mit en place comme Vali lui conseilla. Elle fit glisser la lanière de la sacoche de son épaule, la déposa par terre, et ouvrit le zip. Elle prit une petite couverture grisâtre qu’elle disposa sur le sol. Elle récupéra son arme, se positionna. “Hiero, descend avec lui, reste invisible et obéit à lui, on se retrouve après.”

L'œil vissé dans la lunette, elle le voyait parfaitement arriver vers les deux inconnus. “Je suis en position.” En scrutant dans les étages des bâtiments, elle s'aperçut qu’ils étaient bien plus nombreux que d’apparence. Elle sourit à la façon dont il les interpella. “Tu veux te réchauffer contre eux ?” dit-elle d’un ton un peu moqueur, sachant pertinemment qu’il ne pouvait pas répliquer.