Une profonde inspiration, ton être entier tremble alors que se dresse devant toi les vestiges en pleine reconstruction de la glorieuse Frimaria. Un pincement au coeur, ton corps entier pris par l'émotion, tumulte qui assaille alors que sur la pokeball tes doigts tremblent. Dans le spectacle que les mois n'effacent pas seul reste intact les immensités du lac. Un lac devant lequel tu te dresses, des adieux formulés, un souvenir, hommage muet à cette ville qui t'avais marqué, par sa beauté, par sa splendeur aqueuse autant que par l'atrocité qui y avait été perpétué.

Tes iris de topaze se ferment, profonde inspiration, féline assise à tes côtés, elle aussi ne dit, comme si elle partageait cette émotion avec toi. Une pression du doigt, des doigts alors que dans la lumière rouge jaillissent l'étoile violacée et Shagy dans l'immensité aqueuse, lac préservé de la sauvagerie, l'eau apaisante et puissante, aussi calme que terrible, à tes pieds une nouvelle lumière alors qu'apparait  la petite évoli chercheuse de pluie. Ses grands yeux s'ouvrent pour découvrir l'immensité aquatique. Un air de déjà vu que comme leur de ta rencontre où ses pattes tentaient de fermer la fenêtre où la pluie battait l'eau se reflète comme un doux songe...

Un rêve prégnant, poignant, ce rêve que tu avais fais des nuits durant, celui de ce lac, de ce lac et d'une silhouette en émergeant, comme un appel de tes songes, le rappel de la beauté dans le chaos, longue queue bleutée et collerette azurée. Derrière vous, en retrait Shakira et Timberlake sont là eux aussi, scrutant l'eau alors que leur chaleur irradie, une distance raisonnable pour le feu ardent. Étrange cortège alors que tes paupières se lèvent à nouveau, dans ta main venant chercher dans ton sac la pierre aux reflets d'azur. Alma del aguz, comme un écho lointain, celui d'un avant et d'un après alors que sous son impulsion Esme elle aussi avait évolué, avant le drame. Avant la mort. Une évolution qui t'avais sauvé alors que sa force avait permis à Kalei de te sortir des décombres encore fumant. Un hommage sourd, un remerciement alors que lentement tu t’accroupis devant la petite évoli rebaptisée Naya.  Ta voix s'élevant, chant que tu entames alors que le moment s'emplit de sacralité, que de ton rauque les paroles glissent, un air familier que tu transposes à la réalité.

" Me llama Frimaria... "

Un air que tu entames alors que l'évoli te transperce de son regard naïf, une choix que tu ne lui demande pas, un remerciement sourd à la destinée.  

" Y caí bajo el fuego del inhumanidad ."

Voix qui s'emporte, portée par le vent alors que tes pokemons t'observent, étrange cortège alors que tes paroles s'envolent au dessus du lac.

"Me llama Frimaria, princessa desfigurada."

Une larme qui perle au coin de tes pupilles de topaze alors que lentement ta main vient se poser sur le crâne à la fourrure brune, regard interloqué alors que tu y déposes la pierre étincelante de l'âme des eaux.

"Me llamaban capital de serenidad."

Une lumière intense, vive et éblouissante alors qu'elle recouvre le petit être à la fourrure brune alors que de tes lèvres le chant continue de s'écouler, les larmes de tes yeux s'écoulant au rythme de ton chant.

" Dios que todo se pierde..."

La lumière s’estompe dans le mouvement, regard brillant d'intelligence alors que la queue de sirène frappe la surface de l'eau.

" Me llama Frimaria... Y caí bajo el fuego del inhumanidad
Me llama Frimaria, princessa desfigurada
Suicune se ha olvidado de mí "

Un signe de tête alors que ta voix s'éteint sur les dernières notes, solennel alors que Naya se détourne, silhouette gracieuse s'enfonçant dans les eaux du lac tel une sirène, tel un don des eaux, une lueur d'espoir dans les ténèbres.
Ton espoir incarné.