- Kælinn Oddvardòttir
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it's a selfish soul in here, that need remorse to desappear
Tu te réveilles, tu ne sais pas quand tu t'es endormie, les yeux rougis, les traits bouffis, tu te réveilles et c'est l'angoisse qui te saute à la gorge alors qu'un rayon de lune éclaire la pièce, cette chambre, votre chambre. Tu es seule, et si tu cherches ton téléphone tu te rappelles finalement du sort que tu lui as réservé la veille et c'est un gémissement qui franchit tes lèvres. Tu as mal, au dos, aux yeux, à la tête, au cœur. T'as l'impression d'être passée à la lessiveuse et que ton sommeil était tout sauf réparateur. Tu te redresses un peu, grimaçant alors que tes mouvements tirent sur ta blessure, ton pansement. Ton oreiller est encore mouillé et tu te souviens de la loque que tu étais au moment où tu t'es couchée, tu te souviens de cette pokéball que tu t'es une fois encore résignée à laisser fermée. Ça n'a que trop duré.
Tu retrouves la pokéball de ton Toxizap là où tu l'avais laissée, sur la table de nuit, et tes doigts retrouvent le chemin emprunté quelques heures auparavant, caressant doucement la balle rouge et blanche, délicatement. « Je suis désolée... » C'est un murmure qui s'échappe de tes lèvres entrouvertes, un murmure pour le réveiller. T'ignores ce que ta femme fait, où elle est, si elle a choisi de dormir dans le canapé où si elle est en train de vider une bouteille. Tout est calme, et le son de ta voix te semble assourdissant. « Je suis tellement désolée Zap'... » Tes doigts caressent encore, tu l'invites à sortir, s'il le veut, tu comprendrais que ce ne soit pas le cas, tu comprendrais qu'il refuse de te parler là, qu'il refuse à tout jamais de te recroiser, et dans ce cas tu sais que tu n'auras d'autres choix que de lui rendre sa liberté. Cette même liberté que ta femme t'a proposé, que tu as refusé.
« J'aurais pas due repousser autant ce moment, jle sais, je savais juste... je savais juste pas... » Tu sais qu'il t'entend, que s'il veut t'entendre il t'entend, et toi c'est des mots que t'as besoin de dire. « Je vais bien Zap', grâce à toi. T'as été au top là-bas, vraiment. » Et tu vas sans doute pas si bien que ça, mais t'es en vie, et tu le serais peut-être pas s'il t'avait pas si bien obéit. « J'avais pas d'autres choix que de te rappeler tu sais, c'est juste... c'est juste moi, je t'ai fait faire n'importe quoi, je faisais pas le poids. » Et tu avoues à ton pokémon ce que t'es incapable d'admettre devant ta femme. « Je sais que ça a dû être dur pour toi, de rester enfermer, de pas savoir ce qu'il s'était passé... J'avais pas le courage d'en parler... » Et t'ed pitoyable oui, dans tout ça t'as pensé qu'à toi, et tu sais même pas au fond si ce discours tu le tiens pas pour toi, pour arrêter de culpabiliser même si sur le moment y'a cette boule de regrets qui ne cesse d'enfler.
Tu sais pas si tu devrais continuer et puis finalement tu te lances, tu lui racontes comment tout d'un coup tout s'est terminé, comment tu t'es effondrée, tu lui parles de ta peur, de tes mains qui tremblaient, tu lui parles d'Oro... et tu lui parles de ta femme qui est venue te voir à l'hôpital, de ces retrouvailles qui ne se sont pas vraiment bien passées. « J'étais soulagée pourtant tu sais, de voir qu'elle était là, en un seul morceau, de voir qu'elle s'inquiétait pour moi. Et pour toi, elle a demandé comment tu allais, où tu étais... et jpouvais même pas vraiment lui répondre parce que j'en avais pas la moindre foutue idée. » C'est plus facile peut-être de parler à une pokéball ? C'est encore ton égoïsme et ta lâcheté qui font que les mots viennent tellement mieux quand il n'y a personne pour les écouter. « Comment tu vas Zap' ? C'est par là hein que j'aurais due commencer ? » Tu grimaces, et tes doigts reprennent leur lent mouvement circulaire sur le pourtour de la pokéball. « On est rentrés, on est à la maison. Tout le monde va bien, il parait que Léthé a grossi... » Tu sais pas pourquoi ça te revient en mémoire maintenant mais ça t'arrache presque un semblant de sourire qui s'efface cependant rapidement. « Tu me manques Zap'. » Et c'est égoïste encore, d'essayer de le faire culpabiliser d'une certaine manière, pour qu'il veuille bien se montrer, mais c'est la vérité. « Jveux pas te forcer... » Et pourtant tu le fais.
Mais la balle reste close et tu recommences à parler, de la veille, de ce retour dans cette maison où tu ne savais plus si tu étais encore la bienvenue. Tu t'excuses pour les cris qu'il a peut-être surpris, tu ne dis rien sur Ikhaar, sur cet homme qu'elle a frappé, tu lui dis juste que votre vie va peut-être un peu changer, qu'il y a des choses que maintenant tu sais et qui rendent tout un peu plus compliqué. Mais que vous allez y arriver. Ou qu'en tout cas vous allez essayer. Il sait, il vous connaît, il a déjà vu vos cœurs se briser, se réparer, tu sais pas s'il comprend que les morceaux sont plus nombreux cette fois et que t'es pas certaine de pouvoir tous les retrouver pour les recoller. Et ton murmure s'éteint finalement, tu voudrais boire mais t'as rien à portée, t'as pas le courage de te lever, de prendre le risque de la croiser. « Si tu veux encore de moi je t'attendrais. » Tes derniers mots alors que doucement tu déposes tes lèvres sur la pokéball, la pression qui encombrée ta poitrine n'a pas vraiment disparue mais t'as l'impression d'avoir fait ce que tu pouvais ? Peut-être n'est-ce pas assez ? Peut-être es-tu incapable d'en faire jamais assez ? Tu te rallonges, et pendant un moment encore tu fixes Zap', à travers sa pokéball, et puis tes yeux se ferment, tu t'abandonnes au sommeil, vaincue une fois de plus par la fatigue accumulée.
Tu ne dors pas pourtant, il y a trop de choses dans ta tête, trop de choses qui t'empêchent de t'oublier dans les bras de Morphée. Tu dors pas mais tes paupières sont fermées, trop lourdes pour que tu puisses vraiment les manoeuvrer. Et c'est une présence que tu sens furtivement sur le lit, le matelas qui s'enfonce un peu alors que deux petites pattes, puis quatre, se frayent un chemin jusqu'à toi, et qu'un corps chaud se love dans le creux de ton bras. Et tu ne dis rien non, mais c'est une larme qui coule de tes yeux et c'est tes dents qui mordent une nouvelle fois ta lèvre alors que le poids dans ta poitrine semble miraculeusement s'envoler. C'est peut-être ça aussi parfois, la liberté.
Tu retrouves la pokéball de ton Toxizap là où tu l'avais laissée, sur la table de nuit, et tes doigts retrouvent le chemin emprunté quelques heures auparavant, caressant doucement la balle rouge et blanche, délicatement. « Je suis désolée... » C'est un murmure qui s'échappe de tes lèvres entrouvertes, un murmure pour le réveiller. T'ignores ce que ta femme fait, où elle est, si elle a choisi de dormir dans le canapé où si elle est en train de vider une bouteille. Tout est calme, et le son de ta voix te semble assourdissant. « Je suis tellement désolée Zap'... » Tes doigts caressent encore, tu l'invites à sortir, s'il le veut, tu comprendrais que ce ne soit pas le cas, tu comprendrais qu'il refuse de te parler là, qu'il refuse à tout jamais de te recroiser, et dans ce cas tu sais que tu n'auras d'autres choix que de lui rendre sa liberté. Cette même liberté que ta femme t'a proposé, que tu as refusé.
« J'aurais pas due repousser autant ce moment, jle sais, je savais juste... je savais juste pas... » Tu sais qu'il t'entend, que s'il veut t'entendre il t'entend, et toi c'est des mots que t'as besoin de dire. « Je vais bien Zap', grâce à toi. T'as été au top là-bas, vraiment. » Et tu vas sans doute pas si bien que ça, mais t'es en vie, et tu le serais peut-être pas s'il t'avait pas si bien obéit. « J'avais pas d'autres choix que de te rappeler tu sais, c'est juste... c'est juste moi, je t'ai fait faire n'importe quoi, je faisais pas le poids. » Et tu avoues à ton pokémon ce que t'es incapable d'admettre devant ta femme. « Je sais que ça a dû être dur pour toi, de rester enfermer, de pas savoir ce qu'il s'était passé... J'avais pas le courage d'en parler... » Et t'ed pitoyable oui, dans tout ça t'as pensé qu'à toi, et tu sais même pas au fond si ce discours tu le tiens pas pour toi, pour arrêter de culpabiliser même si sur le moment y'a cette boule de regrets qui ne cesse d'enfler.
Tu sais pas si tu devrais continuer et puis finalement tu te lances, tu lui racontes comment tout d'un coup tout s'est terminé, comment tu t'es effondrée, tu lui parles de ta peur, de tes mains qui tremblaient, tu lui parles d'Oro... et tu lui parles de ta femme qui est venue te voir à l'hôpital, de ces retrouvailles qui ne se sont pas vraiment bien passées. « J'étais soulagée pourtant tu sais, de voir qu'elle était là, en un seul morceau, de voir qu'elle s'inquiétait pour moi. Et pour toi, elle a demandé comment tu allais, où tu étais... et jpouvais même pas vraiment lui répondre parce que j'en avais pas la moindre foutue idée. » C'est plus facile peut-être de parler à une pokéball ? C'est encore ton égoïsme et ta lâcheté qui font que les mots viennent tellement mieux quand il n'y a personne pour les écouter. « Comment tu vas Zap' ? C'est par là hein que j'aurais due commencer ? » Tu grimaces, et tes doigts reprennent leur lent mouvement circulaire sur le pourtour de la pokéball. « On est rentrés, on est à la maison. Tout le monde va bien, il parait que Léthé a grossi... » Tu sais pas pourquoi ça te revient en mémoire maintenant mais ça t'arrache presque un semblant de sourire qui s'efface cependant rapidement. « Tu me manques Zap'. » Et c'est égoïste encore, d'essayer de le faire culpabiliser d'une certaine manière, pour qu'il veuille bien se montrer, mais c'est la vérité. « Jveux pas te forcer... » Et pourtant tu le fais.
Mais la balle reste close et tu recommences à parler, de la veille, de ce retour dans cette maison où tu ne savais plus si tu étais encore la bienvenue. Tu t'excuses pour les cris qu'il a peut-être surpris, tu ne dis rien sur Ikhaar, sur cet homme qu'elle a frappé, tu lui dis juste que votre vie va peut-être un peu changer, qu'il y a des choses que maintenant tu sais et qui rendent tout un peu plus compliqué. Mais que vous allez y arriver. Ou qu'en tout cas vous allez essayer. Il sait, il vous connaît, il a déjà vu vos cœurs se briser, se réparer, tu sais pas s'il comprend que les morceaux sont plus nombreux cette fois et que t'es pas certaine de pouvoir tous les retrouver pour les recoller. Et ton murmure s'éteint finalement, tu voudrais boire mais t'as rien à portée, t'as pas le courage de te lever, de prendre le risque de la croiser. « Si tu veux encore de moi je t'attendrais. » Tes derniers mots alors que doucement tu déposes tes lèvres sur la pokéball, la pression qui encombrée ta poitrine n'a pas vraiment disparue mais t'as l'impression d'avoir fait ce que tu pouvais ? Peut-être n'est-ce pas assez ? Peut-être es-tu incapable d'en faire jamais assez ? Tu te rallonges, et pendant un moment encore tu fixes Zap', à travers sa pokéball, et puis tes yeux se ferment, tu t'abandonnes au sommeil, vaincue une fois de plus par la fatigue accumulée.
Tu ne dors pas pourtant, il y a trop de choses dans ta tête, trop de choses qui t'empêchent de t'oublier dans les bras de Morphée. Tu dors pas mais tes paupières sont fermées, trop lourdes pour que tu puisses vraiment les manoeuvrer. Et c'est une présence que tu sens furtivement sur le lit, le matelas qui s'enfonce un peu alors que deux petites pattes, puis quatre, se frayent un chemin jusqu'à toi, et qu'un corps chaud se love dans le creux de ton bras. Et tu ne dis rien non, mais c'est une larme qui coule de tes yeux et c'est tes dents qui mordent une nouvelle fois ta lèvre alors que le poids dans ta poitrine semble miraculeusement s'envoler. C'est peut-être ça aussi parfois, la liberté.
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