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  • L’île de Netovia a depuis longtemps été eloignée des conflits et compétitions qui avaient lieu dans le monde entier et alors que des pays et des royaumes comme Unys, Kalos, ou même les îles d’Alola rejoignaient les rangs des regions dont les ligues brillaient dans le monde, et dont les combats pokemons étaient suivis partout à la télé, à la radio et sur l’internet, Netovia demeurait tranquille avec ses eleveurs, son Empire et sa spiritualité. Depuis quelques années néanmoins les choses changent, et Netovia tend de plus en plus à apparaitre sur la scène mondiale des compétitions pokémons. L’inauguration d’une Ligue Pokemon Netovienne il y’a quatre ans maintenant ne s’est cependant pas fait sans heurt et alors que des attentats sont de plus en plus fréquents, des soupçons se portent sans fondement sur ceux qui se font appeler la Team Boreal. Aujourd’hui, alors que l’Empereur Galiak Ingverson s’apprete à rouvrir l’arene de Smokebay détruite il y’a trois mois lors d’une attaque de pokemons glaces, nous sommes en droit de nous demander si la sécurité est suffisante, et si les prétendus activistes montreront le bout de leurs ponyta. Les forces militaires et rangers pokemons se partagent le quadrillage des rues, mais les civils ne semblent pas derangés, la foule déjà s’amasse devant les portes de la réputée arène dont le bâtiment remis à neuf s’eleve avec une vue sur le port imprenable. On peut déja voir parmi les badauds des membres de la ligue, des champions du conseil des quatre et des dresseurs de tout horizon. Ce jour de liesse sera t’il brisé par un nouvel attentat ? Restez connectés sur La Chaine d’Information Netovienne numero 3 pour notre live exclussif avec Frederico Ronflex aux commandes.
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    Ikhaar Andersdòttir
    Ikhaar Andersdòttir
    Messages : 390

    LIFE ON MARS
    kælinn ❞ hopital de frimaria, 26 décembre ;
    Il y’a du sang encore partout sur toi et tu ne sais pas comment gérer tout ça Ikhaar, ce sang qui n’est pas le tien et qui pourtant macule tes vêtements. Il y’a cette enfant à tes cotés, et Ace qui est la pour t’apporter du réconfort. Tu ne sais pas vraiment tout ce qui se passe après tout ça, tu sais que tu as ramené Edda quelque part, chez Roxane, chez son père, au Temple, tu sais plus, t’as juste roulé sans réaliser, et puis t’es restée con dans la neige et seule, hurlant à la mort contre un destin qui t’a enchainé et que t’as plus vraiment contrôlé. T’as merdé Ikhaar, c’est peut-être pire que ça, t’as merdé et maintenant quoi ?  Maintenant tu dois rentrer chez toi au milieu des champs de ruine et garder la tête haute pour ne pas montrer que tu viens de participer à un putain d’attentat ou des gens sont morts ? T’es perdue Ikhaar, t’as pas vu le gros de l’ampleur du desastre, t’as pas vu tout ce qui s’est passé, et t’as peut-être pas vu le pire, mais ce que t’as vu t’a amplement suffit et maintenant, maintenant Ikhaar, tu veux juste crever parce que t’assumes plus rien de ta vie.

    C’aurait été simple de te planter en moto dans la neige qui entoure les terres autour de Frimaria, mais tu l’as pas fait Ikhaar, tu l’as pas fait parce que t’as toujours cet espoir de rentrer et de voir Kælinn, et si … et si t’as cette boule d’angoisse au creux de ton ventre qui te donne envie deh hurler encore, tu essayes de la faire taire. Tes phallanges sont blanches d’avoir trop serré, et alors que tu t’enfonces dans les rues autour de Frimaria un peu loin du carnage la où est votre maison, tu repetes en boucle de vieux récits d’aventures pour ne pas faire de crise de panique. T’as jamais vraiment prié Ikhaar, mais tu crois que des dieux existent, et plus que jamais putain, tu voudrais qu’ils realisent un de tes souhaits. « Pitié qu’elle aille bien. » Grommellement entre tes lèvres, alors que tu pousses finalement la porte.

    La maison est rangée comme avant ton départ ce matin, et tu retrouves même ce mot que tu lui a laissé. Mais elle n’est pas la, et ton cœur se brise une nouvelle fois. « Kælinn ? »  Des appels en absence sur ton fichu telephone, mais aucun d’elle, et tu donne un coup dans le lit, te souciant bien peu qu’il casse ou non. C’est la panique. Et tu ne controles plus vraiment la suite de tes mouvements. Tu ne sais plus vraiment ce qu’il se passe. C’est jsute comme un robot que tu vas prendre une douche, et vide une bouteille, en même temps, dans l’autre sens, t’en sais rien. Vetements souillés que tu jettes dans un coin de la pièce pour le moment, et appels frénétiques, sms incessants sur le telephone de ta femme. « Bordel répond moi. » Et si tu pleures Ikhaar, c’est rien qu’un détail. Tu sais plus ou t’en es.

    Etat pathétique dans le quel tu t’endors a moitié sur le canapé, reveillée par les rayons de soleil, et une nouvelle determination. Nouvelle douche pour tenter d’expier ce qui ne peut pourtant pas disparaitre, tu tentes de ressembler davantage au professeur respectée, qu’a la terroriste alcoolique d’hier, mais tes cernes sont immenses derriere tes lunettes de soleil, et t’as une gueule de bois monumentale. C’est peut-être pour ça que tu sors pas vraiment tes pokemons sur la route pour l’hopital, dans le quel tu t’enfonces à toute vitesse.  C’est la panique au milieu des couloirs blancs peut-être, mais ta femme est la, tu le sais maintenant, et quand la receptioniste met trop de temps à te donner le renseignement et le numero de sa chambre, t’as envie de l’attraper à la gorge et de lui taper la tronche contre l’ecran de son ordinnateur. Tu te retiens pourtant pour Kælinn. T’as fais assez de carnage recement Ikhaar, t’as fais assez de malheur.

    Toquant poliment à la porte, tu n’attends finalement plus pour rentrer dans la chambre que l’on t’a indiqué, et puis c’est le silence. « Kælinn. » C’est comme si tu savais plus quoi dire.


    Kælinn Oddvardòttir
    Kælinn Oddvardòttir
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    but the film is a saddening bore cause i wrote it ten times or more
    Ft. Ikhaar - hopital de Frimaria
    Tout s'est terminé presque aussi vite que ça avait commencé, d'un coup le type qui te menaçait ets parti et tu t'es retrouvée seuls, affalée dans la neige, les tremblements prenant le contrôle de tes doigts. Jsuis pas un héros moi. C'est ce que tu lui avais dit et sans doute le pensais-tu à ce moment-là ? Tu ne sais plus vraiment. Tout ce dont tu te souviens c'est que t'as vrillé à un moment, il y a eu ce couteau, cette menace, et t'as eu peur peut-être, surement à raison, t'as juste réagi n'importe comment, pensant que tu pourrais avoir le dessus sur un type armé qui n'avait pas hésité à faire tu ne savais quoi déjà qui avait tué plusieurs dizaines d'innocents, et peut-être davantage que tu ne voyais pas. T'avais merdé et t'étais blessée, l'adrénaline partie la douleur revenait et tu n'osais pas vraiment bouger de peur un peu de tout aggraver et de finir là, le nez dans la neige à te vider de ton sang.

    Mais t'étais pas si seule finalement et ce type, Oro, le gars à la veste enflammée était venu t'aider. T'avais dû grogner, tu savais pas communiquer, mais les secours avaient fini par arriver pour t'emmener à l'hôpital. T'avais fermé les yeux, ou peut-être était-ce ce qu'on t'avait donné ? Ta mémoire était un peu floue mais tu savais qu'un peu plus tard tu t'étais réveillé sur le visage de ce type, de nouveau, qui était venu prendre de tes nouvelles. Un gars bien sans doute, on pouvait pas vraiment en douter après ce qu'il avait fait. Tu l'avais pas vraiment remercié, ou si tu l'avais fait c'était à ta façon, brutale. T'avais un nom en tête qui revenait sans cesse, t'avais son visage qui ne cessait de danser devant tes paupières, qu'elles soient ouvertes ou fermées. T'avais cette envie de la voir, ce besoin de l'embrasser, mais il y avait aussi cette colère qui grondait, qui menaçait d'exploser, et à chaque fois que ton téléphone s'allumait et que tu voyais son nom s'imprimer sur l'écran, te signalant un appel ou un message de ta femme, tes dents se serraient, se plantant dans tes lèvres pour t'empêcher de crier.

    Une nuit a passé, une nuit à revoir ces corps, plantés sur des pieux glacés, à revoir les visages masqués de ceux qui t'avaient agressé, à voir un masque se soulever et le visage de ta femme, tordu en un rictus de folie apparaître, le sang dégoulinant de ses mains. Une nuit à passer, à se réveiller en sueur, à grogner quand tes mouvements désordonnés et paniqués réveillaient la douleur du coup de couteau dans ton dos. Une nuit à fixer le plafond, puis l'écran de ton téléphone quand finalement le jour se relève finalement. Pas d'appel ou de message récent, et c'est pire peut-être que leur enchaînement de la veille. Ou est-elle ? Que fait-elle ? Il y avait quelque chose de rassurant à voir son nom scintiller, un soulagement pervers à la voir s'acharner, sans doute s'inquiéter, à lui faire payer. Mais là, plus rien, jusqu'à ce qu'un coup ne soit finalement porté à ta porte et qu'elle entre sans attendre une invitation que tu n'aurais pas donné. « C'est moi. » Il n'y a pas l'ombre d'un sourire sur ton visage et s'il y a bien évidemment une part de toi soulagée de la voir là et qui aimerait tout oublier en se blottissant dans ses bras,  il y a trop de choses qui se sont jouées pour que ce soit aussi simple que ça. Ton regard dur ne scille pas alors que tu la fixes, devant la porte qui se referme dans son dos. Froide, tu ne l'invites pas à entrer, tu ne lui facilites rien, tu la dévisages juste attendant de voir, ce qu'elle va dire, ce qu'elle va faire, craignant au fond de savoir son rôle dans tout ça et pourtant déterminée à lui faire enfin cracher cette vérité que tu as longtemps préféré ignorer.

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    Ikhaar Andersdòttir
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    kælinn ❞ hopital de frimaria, 26 décembre ;
    T’es pathétique et pitoyable Ikhaar, tu le sais. T’es qu’une pauvre merde, ça te va et ça te fait. Est-ce que le bien du monde, et la justice, ça compte encore vraiment pour toi ou est ce que tu t’es foutu dans la pire des merdes ? Est-ce que tu t’es clairement fourvoyée sur toute ton existence ? Tu te détestes en tout cas, et t’as cette envie de hurler, de prendre ton corps entier et de te propulser dans un mur comme une enfant brisée qui cherche à mourir. T’as cette envie de pleurer aussi Ikhaar, comme t’as jamais pleuré. Tu le fais pas bien sur, t’es une grande fille maintenant, t’es plus cette gamine qui met la main dans les flammes et qui pleure que ça brule après coup. T’es plus grand-chose en fait Ikhaar, et t’as plus envie d’être rien à vrai dire.

    Et pourtant, alors que t’es la, en face de cette porte que tu ouvre, restant comme une conne dans l’entrée, regardant les murs pales, respirant cette odeur désagréable qui te prend à la gorge, t’as juste envie de mourir. Parce que Kælinn est la, et que tu sais qu’elle te hait, tu sais que c’est probablement votre faim. Mais t’as envie de crier aussi, t’as envie de lui dire qu’elle aurait du t’écouter, qu’elle aurait pas du sortir, qu’elle aurait du rester chez vous et être en sécurité. Alors tu sais plus, et tu serres les poings en fixant cette forme sur ce lit de merde, cette femme que t’aimes plus que tout. T’as envie de foncer sur le lit et de la serre contre toi, lui proposer des vacances loin de Netovia, lui proposer la liberté, t’excuser comme une merde que t’es Ikhaar. Tu sais plus, tu veux mourir aussi. Juste, mourir. Disparaitre sur le spot comme ça, te désagréger, ne jamais plus exister. Alors tu restes la avec ton air con Ikhaar. Et tu la fixes encore.

    « Kælinn. » ta machoire se serre la, tes poings sont toujours serrés, et tu sais que ça va être à toi de parler. C’est ton moment, le moment de ne pas foutre ton pieds dans la bouche comme tu le fais d’habitude. Alors tu respires un peu, tu réfléchis aussi, ça t’arrive, t’es pas si con Ikhaar, juste, avec Kælinn, t’as jamais réfléchis avant de lui parler et tant pis les disputes. Et puis finalement c’est comme un vieux tic alors que tu joue avec le bas de ta chemise, manière frenetique, air perdu.

    « J’savais pas. » C’est pas les mots à dire Ikhaar, mais c’est la verité. « Ça devait pas être comme ça. » Et t’es dans un hopital, tu peux pas parler trop fort, tu peux pas dire tout ce que tu voudrais dire, tu peux pas, t’as pas le droit, et pourtant t’es à deux doigts de te jeter à genou pour qu’elle t’adresse un regard chargé de quelque chose d’autre que sa putain de froideur. « Que… » Et tu restes silencieuse, perdue, tu perds tes mots encore. « Qui ? » Qui lui a fait ça ?


    Kælinn Oddvardòttir
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    Ft. Ikhaar - hopital de Frimaria
    Elle est là putain, au fond de toi il y a ce sourire qui explose, elle va... bien !? Elle semble entière oui, malgré les traits tirés que les lunettes de soleil ne parviennent pas à te cacher. Elle est là et il y a cette lueur qui rayonne au fond de toi, qui crépite un instant, avant de s'éteindre, muselée par le reste, tout le reste, toutes ces émotions que tu ne sais pas gérer et c'est l'envie de lui sauter à la gorge qui prend le pas finalement et qui dicte aux muscles de ton visage leur comportement. C'est un air froid qui l'accueil, glacial, comme l'était l'atmosphère la veille lorsqu'une attaque terroriste à transformée un jour de fête en carnage sanglant. Mais elle ne craint pas ça n'est-ce pas ? Le froid. Ils y semblaient insensible hier et elle est elle aussi derrière tout ça n'est-ce pas ?

    « Non ! » Ces premiers mots sont un mensonge et tu bondis, verbalement en tout cas, ta blessure t'empêche de le faire physiquement et c'est sans doute tant mieux pour vous deux. Tes yeux lui lancent des éclairs, la défiant de poursuivre dans cette voix et tes mains agrippent les draps qui te recouvrent, les tordants de colère. « Commence pas comme ça. » Ce n'est pas ce que tu veux, tu sais qu'elle le sait, t'espère valoir mieux à ces yeux que ces pitoyables mensonges. « Quelle importance ? » T'en savais rien, voilà la vraie réponse, mais tu préférais lui jeter ta frustration en reproche au visage. « Qu'est-ce que ça change ? » Tes mains serrent encore, essayent de serrer plus fort, mais ce n'est qu'un drap, un drap qui ne fera pas de miracle et la rage et la douleur perlent une fois de plus à tes yeux alors que tu te mords la lèvre pour l'empêcher de trembler alors que les mots que tu vas dire te bousculent déjà. « C'est toi. » Et c'est injuste peut-être mais c'est ce que tu lui assènes, ce que tu ressens. Tu sais que c'est violent, tu sais qu'il n'y a pas grand-chose de pire que tu pourrais dire, mais elle te ment, elle te ment depuis si longtemps, tu ne sais plus où tu en es, tu ne sais plus qui elle est et il y a cette petite voix au fond de toi qui en est terrorisée.

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    Ikhaar Andersdòttir
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    kælinn ❞ hopital de frimaria, 26 décembre ;

    Tous les mots sont vains, tu ne le sais que trop. Parce qu’il n’y’a rien que tu pourrais dire qui pourrait appaiser ta femme ou pardonner ce que tu as fait, et machinalement tu serre l’alliance que tu portes à ton doigts avant de baisser les bras. Non. Elle le dit si bien et tu la fixes comme un flamiaou perdu qui à perdu sa mère — c’est un peu ce que t’as toujours été au fond n’est ce pas Ikhaar ? Y’a cette voix à l’intérieur de toi qui te le dit en boucle, t’es perdue, innocente, fragile — putain t’en sais rien. T’es juste larguée complètement, et tu vois les éclairs dans ses yeux, tu vois la façon dont elle se tient, la façon dont elle lutte. « Reste couchée. » L’espace de quelques instants ta voix est douce, amoureuse, juste comme si tu voulais prendre soin d’elle sans qu’il n’y’ait le monde autour de vous. Mais la suite ne tarde pas et tu figes un peu plus, partagée entre Ikhaar, la professeur, l’insolente, et Ikhaar la fille perdue, celle qui sait pas où se mettre et se cache sous une table pendant que les coups résonnent, celle qui tente de fuir encore et encore. Tu peux pas fuir aujourd’hui Ikhaar, parce que fuir, ça voudrait dire abandonner Kælinn, ça voudrait dire abandonner ta vie.

    « C’est juste que.. » Tu voudrais en dire plus, mais le ton de sa voix te brise brutalement. C’est toi. et ce n’est pas toi Ikhaar qui a porté ce coup. Ce n’est pas toi qui l’a mit à l’hopital. Ta raison le sait. Ton esprit le sait. Mais ton cœur ne le croit pas, et tu serres les dents avant de hocher la tête. « C’est moi. » Tu encaisses le choc, et l’accusation, parce qu’au fond de toi tu sais que tu le mérites. Parce qu’au fond de toi tu ne vaux pas mieux que les autres, que ces terroristes, que ceux qui ont fait le mal. Et doucement tu te laisses glisser sur le sol de sa chambre, contre le mur, le silence brisé par le locket de la porte que tu t’assures de fermer derriere toi.

    « Qu’est ce que tu veux que je te dise ? » Bras serrés autour de tes genoux, attitude prostrée d’une enfant brisée, tu la fixes de derrière tes lunettes de soleil, et tu sais que tu n’as rien à voir avec la fière Ikhaar, t’es juste terrifiée, et les ongles s’enfoncent dans la peau de tes paumes, et les dents s’enfoncent dans la chair de tes lèvres. « Tu crois que je t’aurais pas emmené loin si j’avais su ? Tu crois que je t’aurais laissé courir un putain de risque ? » Parce qu’elle est tout ce qui compte pour toi, toi qui hait ta famille et qui n’aurait jamais voulu en avoir une. Et puis finalement c’est une voix plus fragile qui s’echappe de toi. « T’as qu’un mot à dire Kælinn et je disparaitrais de ta vie. J’serais pas une nuissance pour toi. » Tu seras pas sa prison. Tu seras celle de personne.
    Kælinn Oddvardòttir
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    Ft. Ikhaar - hopital de Frimaria
    T'es tendue Kælinn, plus peut-être que tu ne l'as jamais été, plus que le jour où vous vous êtes mariées et ou t'as due prendre officiellement ce putain d'engagement. Et tu l'aimes oui, tu regrettes pas d'avoir signé ce foutu papier, ou tout au moins tu l'aimais, tu aimais l'Ikhaar que tu connaissais et aujourd'hui t'es juste complètement paniquée et t'as beau fixer cette femme en face de toi, t'as beau avoir l'impression de la connaître par cœur et de pouvoir prédire ce qu'elle va faire, ce qu'elle va dire... t'as juste l'impression que c'est un écran de fumée. T'as juste l'impression que pendant toute ces années tu t'es laissée bernée et qu'aujourd'hui c'est une inconnue qu'il y a devant toi.

    Une inconnue tellement importante pourtant, et si son ordre pourrait te faire vriller davantage encore il y a le son de sa voix qui te fait fondre, il y a ce surplus de sentiments qui menace de déborder, il y a bien trop de choses accumulées mais une fois de plus c'est la violence qui l'emporte et si ta main crève d'envie de s'agripper à la sienne tes mots la renvoie au loin. Tes mots plus tranchants qu'une épée qui tentent de lui faire prendre la mesure du mal que la veille t'a fait.

    Et elle encaisse le choc, elle prend tes mots, elle se les approprient, elle admet. Loin de te soulager la voir s'affaisser ne fait que renforcer les sentiments contradictoires qui se battent en toi pour prendre le pouvoir. T'as gagné quelque part, t'as réussi à porter ce coup que tu voulais lui mettre, elle est à terre, et si elle est une terroriste comme cet inconnu qui t'a poignardé cette fois ce n'est pas toi qui est au sol, cette fois ce n'est pas toi qui est à sa merci. C'est elle qui t'a fait ça oui, qui qu'il soit, c'est à cause d'elle que tu es là, dans cet état, mais putain ce que ça te fait du mal aussi de la voir comme ça.

    Mais sa voix s'élève à nouveau, et si ton regard s'était détourné un moment tu poses tes iris la fixent à nouveau, tu l'écoutes, et brusquement tu réagis, ta main agrippe la première chose qui passe à portée, pour la jeter avec toute la force dont tu disposes dans le mur face à toi. « Putain ! » Tu trembles, et c'est sans doute pas bon pour ton état. Tu parles trop fort, tu fais trop de bruit et quelqu'un va sans doute bientôt s'en inquiéter, mais tu n'as pas manqué le bruit du loquet, de la porte fermée. Qu'ils viennent toquer, tu les enverras chier. « C'était quoi cette putain de note sur la table !? Dis moi pas que tu savais pas ! » Tu la fusilles du regard à nouveau, tes yeux sont emplis de larme que tu ne tentes même plus de refouler. Tu t'es redressée, appuyant ton coude sur le lit, te tournant à moitié pour mieux la regarder, te moquant de ta blessure qui risque d'en faire les frais. Tu sens rien d'autre que la douleur à l'intérieur. « C'est ça que tu voulais ? Disparaître de ma vie ? Que moi je disparaisse de la tienne ? A quel moment t'as pensé que je resterais à la maison sans bouger ? » T'es furax, parano, blessée. Est-ce ça ? Est-ce qu'elle a voulu te tuer ? Te faire tuer ?

    « Tu me connais... » Ta voix est brisée alors que tu te laisses retombée, tes larmes inondent tes joues désormais et tu ne sais pas si ce sont les médicaments qui t'affaiblissent autant mais t'as l'impression d'être vidée, tu veux savoir, tu veux comprendre, mais t'es pas certaine d'avoir la force de continuer et ces larmes... tu les sens même pas couler, t'es juste incapable de les arrêter.

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    Ikhaar Andersdòttir
    Ikhaar Andersdòttir
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    LIFE ON MARS
    kælinn ❞ hopital de frimaria, 26 décembre ;
    Comment est ce qu’elle voudrait que tu réagisse ? Est-ce qu’elle veut que tu partes, que tu disparaisses de sa vie, que tu la laisses tranquille et que tu la libérés de toi définitivement ? T’en sais rien, t’es larguée Ikhaar comme tu l’as jamais été. Alors tu te laisses glisser sur le sol, comme cette poupée cassée qui ne sait plus vraiment réfléchir, mais l’as-tu su un jour ? As-tu réalisé ce que tu faisais quand t’as rejoint Kyurem ? Quand t’as rejoint ce massacre ? T’étais seule Ikhaar, c’est pour ça que t’as rejoint cette putain de secte, t’étais seule, t’avais pas d’attaches et tu voulais mourir. Tu veux toujours mourir. Mais elle est arrivée entre temps, et tu vis pour elle, et tu sais plus comment faire pour allier la Ikhaar qui s’en fichait, qui jonglait au bord des précipices, et celle qui voudrait juste s’installer dans un coin pour s’occuper de sa femme, pour être heureuse un peu. Alors tu restes sur le sol oui, et tu regardes cette forme sur le lit, et tu t’en veux Ikhaar, tu te detestes, tu voudrais juste être foudroyée sur le coup. Alors tu penses à quelque chose d’un coup, et tu lui demandes d’une voix fébrile « Où est Zap ? » Moment d’inquiétude pour ce pokemon qui partage ta vie lui aussi.

    Les mots continuent encore, les mots se brisent aux frontières de tes lèvres, alors tu laisses ses mots à elle se planter dans ton cœur et ta peau comme des poignards aiguisés. Tu la laisses faire, distillant un venin dans le quel tu voudrais te noyer. « Non. » C’est un faible murmure, c’est le mot d’une femme brisée qui voudrait fermer les yeux mais est transfigurée par les larmes que tu vois et entend couler sur les larmes de cette femme que t’as jurée de protéger.

    « Tu voudrais que je te dise quoi Kælinn ? Quoi que je puisse dise, quelles que soient les excuses, elle ne seront jamais assez. » Et tes mots encore une fois se brisent, comme des vagues murmures echoués sur des rochers acerés. « T’aurais pu m’ecouter à un moment de ta vie, respecter cette putain de demande alors que je te demande jamais rien. » Mais c’est pas sa faute, et tu le sais, et tu pourras jamais lui en vouloir de pas avoir respecté tes quelques mots, tu pourras jamais lui en vouloir de rien, parce que la seule personne haïssable de cette piece c’est toi.

    « C’aurait pas du être aussi terrible, pas aussi explosif. C’est pas ce que j’ai rejoins. » Mais est ce que tu pourrais vraiment parler de tout ça ici ? Est-ce que tu pourrais vraiment continuer de lutter ? « Je suis pas venue ici pour me battre. » Tes dents sont serrées et du vermeil teinte tes lèvres desormais. « J’ai passé la journée a essayé de te joindre, a essayer de te retrouver au milieu du carnage. » Yeux nimbés d’une humidité qui n’y vient pourtant jamais, tu voudrais simplement te lever et la serrer contre toi, mais tu penses pas en avoir le droit. T’as plus le droit de rien. « T’aurais pas du être en danger. T’aurais pas du être la. » T’es comme un disque rayé Ikhaar, parce que tu sais pas quoi dire d’autre que « Je voulais pas. » et un murmure blessé « Je veux pas te perdre Kæl’… »

    Kælinn Oddvardòttir
    Kælinn Oddvardòttir
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    Ft. Ikhaar - hopital de Frimaria
    Le disque de votre relation est rayé, il a trop tourné, il a trop été malmené et il semblerait qu'il ne soit plus qu'une succession de ratés. D'elle, de toi, la plupart du temps des deux à la fois, ce n'est qu'une fois de plus mais elle va beaucoup plus loin que toute les autres, dans ses similitudes elle est différente, unique. Vous vous tenez au bord d'un précipice bien plus profond que ceux que vous avez l'habitude de côtoyer et c'est le vertige qui te prends alors que tu regardes ces abîmes qui semblent vous séparer, vous attirer. La discussion a commencé, houleuse, comme on pouvait s'y attendre, il s'il y a tant à dire encore sans doute des flèches ont déjà été tirées, dans le but manifeste de blesser, d'assommer en premier pour ne pas donner l'opportunité de riposter. C'est le head shot que tu visais, ça s'est terminé en heart shot, pas seulement le sien et au milieu de ce champ de bataille une question franchi ses lèvres comme un drapeau blanc, une trêve hors du temps, l'occasion de respirer un instant. « Dans sa pokéball... » Tu ne sais pas pourquoi elle pense à lui brusquement, tu n'en diras pas plus, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. Tu sais qu'il est indemne, physiquement tout au moins, et ça t'évite de devoir ajouter ça à ta culpabilité, tant mieux si elle l'ajoute à la sienne. « Le Pichu aussi. » Au cas où elle l'aurait oublié ou s'en moquerait. Tu n'as juste pas le cœur à l'appeler Lapin comme tu le surnommes d'ordinaire. Tu es juste soulagée que tous les deux ne soient pas là pour vous regarder vous entretuer.

    Tu ne prends pas de nouvelles de Léthé et ce n'est pas que son pokémon t'importe peu mais les mots traversent à nouveau la chambre entre vous. Les objets aussi, pas entre vous cette fois, tu ne la vises pas. Et finalement c'est les larmes qui inondent tes joues alors que ton regard quitte le sien et que ta tête se renfonce dans tes oreillers. T'es épuisée, t'es tellement fatiguée, tu ne sais plus... tu ne sais juste plus rien en vérité et si tu entends son murmure tu n'y réagis pas. « Je ne sais pas... » C'est à peine un murmure, tes lèvres entrouvertes bougent à peine, tu ne sais même pas si tu l'as vraiment prononcé, tu n'as pas bougé, tes yeux fixent le plafond sans le voir et tout se bouscule dans ta tête, tes doutes, ta douleur, ta paranoïa. « Tu savais que je le ferais pas. » Un peu plus fort cette fois, c'est une réponse que tu veux qu'elle entende, même si elle ne résout rien. C'est ce qui tourne dans ta tête, cette certitude que tu as qu'elle savait que tu n'écouterais pas, que tu n'écoutes jamais, qu'il aurait encore mieux fallu ne rien dire plutôt que de laisser un mot comme ça si elle voulait vraiment que tu restes là. Alors pourquoi ?

    « Qu'est-ce que t'as rejoins ? » Tu tournes à nouveau ton regard dans sa direction, doucement, et dans tes yeux brouillés par les larmes il y a désormais bien plus de douleur que de colère. « L'autre aussi a dit ça... qu'il voulait pas que ça se passe comme ça... » Tu déglutis, pinçant tes lèvres alors que tu revois son visage masqué, que tu entends à nouveau sa voix, que tu te souviens de la tienne à ce moment là. « Vous pensiez à quoi ? » Qu'est-ce que c'est que ce putain de groupe dont elle fait partie ? Qu'est-ce qu'ils veulent ? Qui ils sont ? Qu'est-ce qu'elle veut elle ? Qu'est-ce qu'elle fou au milieu de tout ça ?

    Elle te parle de ces appels, de ces messages, de cette multitude de tentatives, toutes plus vaines les unes que les autres, et si t'aurais puis railler que t'étais pas en état de lui répondre tu préfères finalement l'ignorer, ou sans doute que tu ne préfères rien du tout c'est juste... que c'est la seule chose que tu es capable de faire dans l'état d'effondrement qui est le tien. « J'étais pas la seule à être là ! » Tes dents mordent à nouveau ta lèvre inférieur alors que tes yeux revoient la scène, perdus un instant avant que son visage ne s'impose à nouveau à toi. « Tu les as vu, tous ces gens ? Qui les a prévenu eux, de pas sortir ce jour-là ? Qui est en train de leur dire qu'ils auraient pas dû être là ! » C'est la colère qui refait surface, la douleur de ces regards que tu as croisé, de ces cris que tu as entendu, de ces râles d'agonies qui vont sans doute pendant un moment hanter tes nuits. « Tu voulais quoi ? » Qu'elle te fasse pas croire que ce n'était pas volontaire d'attaquer là, à cet endroit, à ce moment là.

    Ta voix est plate alors que tu l'accuses, tu ne cries plus, tu n'en as plus la force et si ses mots ont ravivés un peu cette flamme au fond de toi tu n'en restes pas moins à bout. Et si tu entends ses mots, il n'y a pas de réponse qui franchi tes lèvres, tu tentes juste d'avaler ta salive, de faire passer cette boule qui enfle dans ta gorge, de faire refluer cette pression sur ta poitrine. Tu voudrais tellement pouvoir lui tendre la main, tu voudrais tellement pouvoir entrelacer tes doigts dans les siens, mais une fois encore tu te raccroche aux draps, dessous, pour qu'elle ne le voit pas. Tu ne veux pas la perdre non, toi non plus, mais une part de toi à l'impression de l'avoir déjà perdue.

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    Ikhaar Andersdòttir
    Ikhaar Andersdòttir
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    LIFE ON MARS
    kælinn ❞ hopital de frimaria, 26 décembre ;
    T’as toujours marché sur une corde raide Ikhaar, t’as toujours marché au bord d’un précipice en espérant tomber dans les flammes et maintenant, maintenant que les flammes sont le plus proche de toi, tu ne sais pas si tu le veux vraiment. Bien sur tu veux toujours mourir Ikhaar, mais tu veux pas mourir au risque de faire souffrir Kælinn, tu veux pas mourir au risque de lui faire du mal. Alors tu sais pas trop, tu restes la, et tu poses une question qui n’a rien a voir avec votre conversation, parce que tu penses à être foudroyée, que tu penses à son équipe, que tu penses à elle, a votre famille si il en est une. Et t’es perdue un peu, mais quand elle dit qu’il est dans sa pokeball t’as le cœur qui se serre, elle parle du pichu comme une pique qu’elle t’envoie et tu hoches la tête. Parce que tu voudrais en savoir plus mais que tu ne sais pas vraiment poser les questions. Parce que tu voudrais juste… ben tu sais pas vraiment en fait. Tu sais pas ce que tu veux. Tu voudrais juste que tout s’arrête et penser à autre chose, passer à autre chose, mais c’est pas possible, tu le sais bien, c’est pas si facile.

    Alors il y’a des mots encore, et tu sens ses larmes, alors t’essayes de tout calmer. « Non je savais pas Kælinn putain, je savais pas. Comment je pouvais savoir que POUR UNE FOIS OÙ JE TE DEMANDE QUELQUE CHOSE T’ALLAIS PAS LE FAIRE ? Je t’ai jamais rien demandé, je t’ai toujours laissé toute la liberté et l’independance que tu voulais, dont tu avais besoin. POURQUOI TU M’AS PAS ECOUTE LE SEUL JOUR OU CA COMPTAIT ? » Et tu sais, tu sais bien pourquoi, parce qu’elle écoute rien et que c’est ce que t’aimes chez elle. Que t’aimes son coté rebelle, son coté liberé, son coté électron libre, electrique. Mais par Zekrom, ça te brise qu’elle t’ait pas ecouté, ça te brise et tu sais plus comment gerer. Plus que jamais tu te dis que c’était une erreur de lui infliger ton existence, tu peux pas, tu peux pas l’infliger a quelqu’un, pas à quelqu’un que t’aimes autant.

    Alors il y’a une question, et il y’a la douleur dans ce regard perçant qui te brule le cœur, et démollit ton ame. « L’autre. » Celui qui a percé sa chair de son couteau, celui qui a failli t’arracher ce qui comptait le plus. « Je peux pas t’en parler ici. » C’est un murmure, tu sais qu’elle est borné, mais tu sais aussi qu’elle n’est pas stupide. Les murs ont des oreilles, et il n’y’a que chez vous que tu pourras lui dire. Et puis quoi ? Si il y’a encore un chez vous. Physiquement la maison est toujours la, mais est ce encore la « votre » ? Et le vermeil continues de couler de tes levres dans ta bouche, sur le sol. « Tu crois que je sais pas ? Tu crois que j’ai pas vu ? » Tu portes la main à ta bouche, pour mordre cette zone entre le pouce et l’index que t’avais plus mordu depuis longtemps, que tu mords jusqu’au sang, et pour la première fois ce sont tes lunettes de soleil qui tombent sur le sol dans un mouvement d’epaule trop brutal, revelant des yeux rougis par les larmes que t’as versé la veille. « J’ai marché dans ces rues tu sais, j’ai vu le carnage. » Et t’as cette boule au creux de ta gorge.

    T’es debout en tout cas, tu sais plus quand, ni comment tu t’es levée et rapprochée du lit, mais tu la regardes et tu sais plus quoi faire. « Je te dirais tout une fois hors d’ici. Tout ce que tu veux savoir, tout ce que tu as besoin de savoir. » Et toi la conteuse, la menteuse, la brodeuse, tu es prête à lui offrir cette fenetre sur la verité de ton état, sur ce pacte qui te brise chaque jour, sur ces envies qui font bruler ton cœur. « Laisse moi juste… Laisse nous juste…. Rentrer ? » Passer à autre chose.


    Kælinn Oddvardòttir
    Kælinn Oddvardòttir
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    but the film is a saddening bore cause i wrote it ten times or more
    Ft. Ikhaar - hopital de Frimaria
    C'est les doutes et l'incompréhension qui te ronge, c'est de ne pas savoir, de ne pas comprendre, pourquoi elle t'a dit ça, pourquoi elle est partie en te laissant cette putain de note, en sachant très bien comment tu étais, en sachant très bien que tu allais foncer. Ca te bouffe de penser qu'elle la fait exprès, tu ne veux pas y croire, tu sais au fond de toi que ce n'est pas ça, mais tu sais pas. Tu ne sais rien, et si tu n'as jamais trop voulu en savoir sur ce groupe, ses activités, si tu as toujours préféré fermer les yeux et boucher tes oreilles à tout ça, pour éviter peut-être un énième sujet de discorde, aujourd'hui tu le regrettes. Si tu avais su alors peut-être... peut-être que tu aurais compris ? Peut-être que tu serais restée chez vous ? Mais ça ne change rien, tout ça, ce n'est pas juste toi, ce sont tous ces gens dehors, ceux qui ne rentreront pas chez eux ce soir, ceux qui étaient là pour passer un bon moment et qui se sont fait faucher en un instant par... qui ? quoi ? Il y a tellement de questions qui tournent là et tu sens que tu perds pied.

    Mais il y a sa voix, plus forte cette fois alors que la tienne se fait murmure et que tu as un peu l'impression de sombrer. Tu voudrais sombrer, tu voudrais fermer les yeux, te réveiller, que tout ça n'est jamais eu lieu. Elle t'engueule, c'est ta faute si t'as pas écouté, elle t'avais prévenu et c'est suffisant pour la dédouaner ? Bordel, en temps normal t'aurait hurlé, tu lui aurais jeté à la face milles et unes vérité et pas une infirmière aux alentours n'aurait osé s'approcher. Mais aujourd'hui est loin d'être un jour normal, t'es épuisée, droguée, blessée et le regard que tu poses sur elle est peut-être plus criant de vérité que cette froideur qu'elle pensait peut-être que tu allais comme à l'accoutumée afficher. « Parce que... c'est moi... » Tu ne crie pas non, tu parles juste, d'une voix lasse, tu voudrais dormir et sans doute y-a-t-il un truc qu'on t'a donné qui est en train de faire effet. Tu luttes un peu mais t'as les idées claires, aussi claires qu'il t'es possible de les avoir dans tout ce merdier. C'est toi oui, t'es comme ça, elle le sait, elle te connaît assez depuis ces années. « T'aurais pu me parler... » Tu l'aurais sans doute envoyé chier, elle serait peut-être partie en claquant la porte et en te disant d'aller au diable, mais ça aurait toujours été mieux que ce bout de papier même si... non, tu sais plus, ça te semble tellement loin et irréel ce moment où tu l'as lu. Peut-être que t'as senti que c'était important mais... t'es juste trop bornée.

    Elle arrive à te tirer de ta torpeur cependant et si ce n'est peut-être pas la meilleure des choses c'est un fait, elle arrive à te mettre en colère à nouveau, à raviver cette petite étincelle qui combat l'engourdissement de tes membres et de ton cerveau, qui te fait élever un peu la voix à nouveau. L'autre. T'as pas plus d'infos que ça à son sujet, et honnêtement, là, tu ne veux juste pas y penser. Tu lui parles des gens, de ce qu'ils ont fait, de ce qu'elle a fait, indirectement. De ces morts qui n'avaient rien demandé et que dire "je voulais pas" ne ramènera pas, de ce carnage qui a eu lieu et qu'elle ne peu nier. Tu lui exposes une vérité qu'elle connaît, mais tes mots semblent pourtant la toucher. Tu vois le sang couler. Ce comportement tu le connais trop bien et tu sais bien que si ses dents plongent entre le pouce et l'index c'est que tout va trop loin, beaucoup trop loin, qu'elle perd le contrôle, qu'elle se perd, mais qu'est-ce que tu peux y faire, qu'est-ce que tu pourrais bien dire maintenant ? Et si ça te blesse de la voir comme ça, si ce visage qu'elle relève vers toi te fait te mordre les lèvres une nouvelle fois tu ne dis rien, ne bouge pas, plongeant seulement ton regard douloureux dans le sien.

    Et brusquement elle est là, debout à côté de toi et les battements de ton cœur s'accélère de sentir son parfum, de pouvoir presque la toucher, la partie de toi qui voudrait l'embrasser tente de pousser ta main à bouger, à s'emparer de la sienne, à la serrer pour ne plus la lâcher. Tu la fixes, elle te parle et tu la fixes, déglutissant péniblement, tu n'entends pas ce qu'elle te dit et pourtant ça s'imprime dans ton cerveau qui l'analyse et comprends, tu hoches la tête, une fois, brièvement, tu n'as même pas conscience d'esquisser ce geste. Et puis... « ok... » c'est un souffle et tu fermes les yeux alors que le mot s'échappe de tes lèvres. C'est beaucoup cette acceptation au fond, c'est énorme ce poids que tu ressens dans ta poitrine, tu sens qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que tu exploses. Pas en cris pour une fois, en sanglots, pas grand-chose pour que tes dernières résistances volent en éclat et que tu te jettes dans ses bras, enfouissant ta tête contre sa poitrine, enserrant son corps de tes bras.

    Un coup sur la porte, une action sur la poignet et tu rouvres les yeux, la dévisageant un peu. « Ouvrez cette porte ! » Ton regard la fuit désormais et tu fixes le mur derrière elle, attendant qu'elle aille ouvrir. T'es lâche sur ce coup, mais tu remercie l'infirmière qui a choisi ce moment pour arriver et tu fixes la télécommande qui a fait les frais de ta colère un peu plus tôt et dont un morceau git dans ton champ de vision. Combien de temps s'est-il écoulé depuis que ta femme est rentrée ? Honnêtement, t'as l'impression que ça fait une éternité, et peut-être est-ce ce que vous avez traversé dans cet espèce d'espace temps que vous seules connaissez. « Quand je rentrerais... » Tu lui rappelles sa promesse alors qu'elle s'est un peu éloignée, tu lui en fais une aussi, celle de la retrouver en sortant d'ici, et peut-être que tu lui fais la demande de ne pas revenir d'ici là ? Tu ne sais pas, tu veux juste qu'ils te donnent n'importe quoi pour ne plus penser à rien là.

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    Ikhaar Andersdòttir
    Ikhaar Andersdòttir
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    LIFE ON MARS
    kælinn ❞ hopital de frimaria, 26 décembre ;
    T
    Ce qui devait arriver peut-être, tu es trop stressée Ikhaar, il y’a trop de choses qui viennent t’assaillir et tu ne sais plus vraiment comment les gerer, alors c’est la colère, c’est ta voix qui se hausse, c’est le son cassant, le ton d’une femme blasée qui se retrouve perdue. Et quand elle te repond finalement quelque chose de nouveau se brise en toi, parce qu’elle a raison sur ce point, mais tu as raison toi aussi. Alors tu la fixes, tes yeux chargés de cet air desemparé qui ne te quitte pas. « Et tu voulais que je te dise quoi ? »  Tes épaules s’affaissent finalement, et t’essayes de ne pas porter sur toi le poids de son caractère borné, mais c’est dur, parce que même si tu la connais bien, même si tu sais comment elle reagis, tu sais aussi qu’elle n’est pas si bête, qu’elle aurait pu comprendre. Et peut-être que t’es juste lache, qu’elle l’est aussi. Peut-être simplement que vous en avez toujours trop dit et jamais assez en même temps. T’es perdue. Tu voudrais en rajouter sur ce type un peu la, tu voudrais en rajouter sur plein de choses, mais t’es en train de te perdre, t’es en train de te mordre au sang, et t’as pas le cœur à lui assener des verités qu’il ne fait pas bon dire. Alors tu la supplie juste plus ou moins à ta manière, de te laisser une chance de t’expliquer quand vous serez rentrées, quand vous serez à l’abri des oreilles indiscretes, chez vous. Dans ce foyer que vous avez construit.  Et si elle acquiesse c’est une boule qui quitte un rien ton cœur. Tu restes perdue quand même, chaton perdu au milieu d’une pièce beaucoup trop asseptisée. Un soupir quitte tes levres, tu voudrais en dire plus.  « Merci. »

    Tu n’en as pas le temps néanmoins, tu n’as plus grand-chose à dire et l’infirmière tape à la porte presque frenetiquement coupant le silence qui s’instillait entre vous. « Ouais c’est bon. » Grognement de ta part, envers cet individu qui ose vous gener, qui ose briser cette bulle où vous vous brisiez mutuellement. « Elle est toute à vous. » Le loquet est ouvert, et tu hausses les épaules, attitude nonchalente envers le personnel medical qui risque de poser beaucoup trop de questions.

    « Quand tu rentreras oui. » Defaitiste brisée, tu comprends cette demande silencieuse qu’elle te fait, tu ne reviendras pas. T’as jamais aimé les hopitaux. Et si tu ne sais pas pour combien de temps elle en a, une chose est sure tu seras à la maison quand elle arrivera, parce que tu ne l’abandonnera plus, pas tant que ça ne sera pas reglé ? Putain t’espère qu’il reste de l’alcool. « A bientôt… » Tu voudrais en dire plus, une phrase lambda, quelque chose de mieux, mais rien ne sort d’autre que cette presque supplique, alors tu lui addresses un dernier regard chargé de tant de sentiments, et tu fais demi tour, quittant cette chambre d’hopital, et ce lieu que tu detestes. Tu ne sais pas si tu dois avoir hate ou non de son retour chez vous.


    Fin

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