hide my head, I wanna drown my sorrow

T'es restée toute habillée depuis la veille au soir, t'as pas eu la force de te changer ni la veille, ni lorsque tu t'es réveillée au cœur de la nuit et où t'as enfin trouvé le courage de parler à Zap'. C'est le cœur plus léger que tu t'es rendormie, même si votre échange n'a pas été celui que t'espérais il a finit par sortir et par venir contre toi se lover, une façon t'imagines de te dire qu'il veut bien te pardonner. Il est le premier à se réveiller, lorsque Léthé pousse la porte de la chambre, il entrouvre les yeux et tourne doucement la tête pour saluer cet ami qu'il n'a pas vu depuis longtemps, réprimant un cri de surprise et de joie en constatant à quel point il avait changé. Mais c'est Léthé finalement qui fait le bruit de trop, celui qui te tire d'un sommeil malgré tout fragile, et tu portes la main à tes yeux pour les frotter un peu, te battant avec les draps dans lesquels tu t'es un peu emmêlée à force de tourner. « Léthé !? » C'est une exclamation un peu plus forte que tu l'aurais voulu alors que t'ouvres grand les yeux, te redressant tout à fait pour le dévisager. « Hmmff » c'est un grognement finalement, alors que ton mouvement réveille la douleur dans ton dos et que tu te maudis de l'avoir si bien oubliée. « Pour ça au moins elle avait pas mentit ! T'as légèrement grossis ! » Grandit surtout, mais ton sourire s'efface un peu alors que tu mentionnes ta femme, incapable de ne pas lui envoyer une pique au passage, te remémorant douloureusement la veille, et tout ces secrets qu'elle t'a enfin dévoilé.

« Ça va Zap' ? » Léthé n'est pas le seul pokémon dans cette pièce et il y en a un à qui tu as promis la veille de te racheter, de tout faire pour mieux t'occuper de lui désormais, pour moins le négliger. « Désolée... » Tu le répètes une fois de plus alors que tu te mords la lèvre en plongeant ton regard dans sa direction, glissant finalement une main sur sa tête pour le caresser. « Vraiment désolée. » T'es pas sure que tu le diras assez, et peut-être n'es-tu pas totalement pardonné car finalement Zap' se redresse pour sauter en bas du lit. « Ok, je vais me lever... » C'est pas vraiment l'envie que tu en as mais... tu as des médicaments à prendre, un pansement à changer, et cela fait trop longtemps que tu n'as rien mangé. Tu te lève enfin, grimaçant un peu alors que t'essaye tant bien que mal de t'étirer. « Ikhaar est réveillée ? »  Tu appréhendes un peu de la croiser et le hochement de tête de Léthé te convainc finalement de bouger. Aussi silencieusement que possible tu ouvres en grand la porte de la chambre et prends le chemin de la cuisine. « T'es magnifique en tout cas Léthé. » Tu lui as pas vraiment dis, tu as juste laissé une exclamation témoigner de ta surprise, mais il mérite mieux que ça et si t'en veux à ta femme t'as rien à reprocher à Léthé, il mérité bien lui aussi une caresse pour la supporter.

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Sur la point des pieds tu quittes la chambre, glissant une main dans la poche de ton manteau, pendu la veille à côté de l'entrée, pour y attraper la boîte de médicaments que tu as ramené de l'hôpital avec toi avant de te glisser jusqu'à la cuisine. Ta femme n'est pas là et la maison est silencieuse, paisible, tu as noté en traversant le salon que les débris de la veille avaient disparus et s'il n'y avait tes souvenirs tu pourrais presque croire qu'il ne s'est rien passé, qu'aujourd'hui est un jour tranquille. La boite de médicaments est déposée sur la table et c'est vers le frigo que tu te diriges, y attrapant une brique de lait avant de bloquer un peu devant la fenêtre. Paisible oui, l'extérieur l'est aussi, un petit vent agite doucement les branches d'un arbre non loin et ça te semble irréel tout ça. « Merci Léthé. » Un murmure, et un sourire, alors que le mini... non, le draco de ta femme, dépose une tasse devant toi.

Et brusquement tu te tends, c'est sa voix derrière toi et tu as un temps d'arrêt pendant lequel ta main qui vient de se saisir de la tasse a envie de trembler. « Ça va. » Tu serres peut-être un peu trop fort la tasse mais tu te reprends, et si la réponse tarde un peu elle vient néanmoins, aussi maladroite que la question peut-être mais vous en avez dit tellement la veille qu'il est compliqué de faire comme si de rien n'était. Tes yeux se posent sur elle un instant mais tu ne t'y attardes pas, le coup d'œil est largement suffisant pour voir ses traits fatigués. « Je fais du café ? » Pour toi la journée commence le plus souvent par un bol de lait mais tu ne diras probablement pas non à quelque chose d'un peu plus fort juste après.

C'est en silence que tu remplis ta tasse, obligée finalement d'à nouveau te tourner et de la regarder quand tu quittes le meuble de cuisine pour tendre le bras vers les médicaments que tu as laissé sur la table auparavant. « Va t'installer à côté ? » Tu sais pas, ça te stresse de la voir là, dans cet endroit davantage fermé, et ce serait probablement à toi d'aller t'assoir sur le canapé, de te reposer, de te ménager... mais t'étais là en premier et tu préfères t'occuper les mains en regardant le café couler plutôt que de fixer la baie vitrée.

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Il est loin le soulagement que tu as ressenti en te rendormant cette nuit après que Zap' soit venu s'installer contre toi, il est loin ce moment qui te semble un peu hors du temps alors qu'une nouvelle journée est en train de commencer, une journée qui aurait pu n'en être qu'une de plus mais qui parait pourtant tellement différente. Le premier jour d'après. Des disputes vous en avez eu, ce n'est pas la première fois que vous vous couchez après vous être engueulées, pas la première fois qu'elle dors dans son bureau, pas la première fois que le réveil est nimbé des souvenirs de la veille. Mais c'est la première fois que les rémanences de vos discussions nocturnes sont aussi dures à porter, la première fois que ni l'une ni l'autre ne savait à ce point comment continuer. Et pourtant vous le voulez ? Tu le veux en tout cas, c'est ce que tu lui as dit hier, tu ne sais pas pourquoi, ou peut-être que tu le sais trop bien, qu'il n'est pas possible que ce soit autrement que comme ça. Mais tu ne sais pas encore comment gérer tout ça, comment vivre avec ça.

Tu attrapes tes médicaments, la regardant un peu, sans t'attarder, puis tu t'empares du café et tu attends que Léthé te sorte une seconde tasse, il est intelligent tu es sûre qu'il a compris. Tu essayes de te débarrasser de ta femme aussi, de l'envoyer dans la pièce d'à côté, pour un peu mieux pouvoir respirer. T'es soulagée qu'elle n'essaye pas de négocier, pas trop, et tu hoches légèrement la tête quand elle parle de la nourriture pour son Salamèche. Tu ne vas pas l'empêcher oui, mais tu dois admettre que tu es soulagée quand enfin, sans la regarder, tu sens qu'elle se dirige en direction du salon, son pokémon sur les talons. « Si seulement t'avais pu me parler... » Tu lâches un murmure en passant ta main sur la tête de Léthé. Et alors ? Est-ce que tu l'aurais seulement écouté ?

Les yeux dans le vague tu attrapes deux cachets sur la tablette, la renvoyant sur le comptoir de votre cuisine avant de porter ta tasse de lait à tes lèvres et de les avaler. Est-ce que ta blessure va vraiment bien ? Pour être honnête t'en sais trop rien, tu sais qu'elle a saigner, mais t'as pas la moindre idée de l'état dans lequel elle est, mais t'auras probablement le temps de t'en inquiéter lorsque tu iras te doucher. En attendant le café est près et c'est un soupir qui franchi tes lèvres alors que tu finis de le verser dans la seconde tasse. « Allons-y. » Un sourire, à Zap' et à Léthé, un sourire pour te donner du courage, un sourire qui quitte tes lèvres alors que tu passes la porte à la suite de ton Toxizap, une tasse dans chaque main. « Tiens. » Tu t'avances vers le canapé et pose sa tasse sur la table basse, t'asseyant avant d'appuyer sur le bouton de la télécommande qu'elle a visiblement miraculeusement retrouvée la veille. « T'as prévue quelque chose aujourd'hui ? » T'espère qu'elle va te dire oui, ou peut-être pas, tu sais pas, tu sais juste pas.

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Tasse de café à la main tu te forces à quitter la solitude salutaire de la cuisine, elle t'a donné le choix la veille, elle a même insisté, et comme une conne peut-être t'a choisi de rester. T'as pas vraiment peur d'être seule pourtant mais... quoi qu'elle en dise, quoi que t'en dises, tu sais que t'es pas mal accompagnée, que le dicton ne peut s'appliquer. T'as choisi de rester parce que t'arrivais pas à t'imaginer que ça puisse être autrement, t'as eu beau y penser des heures durant depuis que les secours t'ont extrait de ce merdier, t'as pas réussi à te faire à l'idée. Mais là, t'as du mal à assumer cette décision que tu t'es pourtant battu pour lui faire accepter.

T'arrives dans la salon donc, et si t'entends qu'elle parle à son Salamèche t'es trop loin pour saisir les mots et ça te fait grimacer un peu, même si une part de toi se demande si c'est pas mieux. La tasse est déposée sur la table alors que tu t'enfonces dans le canapé, te saisissant de la télécommande pour allumer la télé. Pour faire un son, pour vous donner une occupation, pour ne pas vous obligee à parlee pour briser le silence pesant qui manquera invariablement de s'installer. T'en profites pas à fond pourtant, tu vois pas vraiment les images, t'entends pas vraiment les dialogues, le silence reste trop lourd sans doute, l'air trop chargé, et tu lui poses une question finalement dont tu n'es pas sûre de vouloir entendre la réponse, où de savoir la réponse que tu aimerais. T'en as une néanmoins, qui n'en est pas vraiment une, qui contourne le véritable sujet, et tu hoches la tête sans désserrer les lèvres, le regard perdu dans ces images qui défilent devant toi.

« Forcément ! » T'en as une autre finalement, qui colle davantage à ce que tu demandais, et qui n'est définitivement pas celle que tu voulais. L'exclamation vient, tellement naturelle, tellement routinière qu'elle en serait presque surprenante alors qu'aujourd'hui tout semble tellement différent.« Tu dois lui raconter aussi à quoi t'occupes tes journées ? » Tu te retournes pour la dévisager finalement, d'un regard où les discussions de la veille semblent encore bien trop briller. « Ou peut-être qu'elle, elle sait ! » Ça fait mal en vérité et tu te mords la lèvre, te relevant du canapé, te déplaçant avec ta tasse jusqu'à la fenêtre. « T'as qu'à y aller, l'infirmière doit passer. » C'est pas ce que tu veux au fond de toi, tu lui en voudras tellement si elle fait ça, mais il n'y a que ça que tu connais, les défis, la provocation, les blessures verbales, morales, et c'est un peu un fouet que tu lui tends pour qu'elle te flagelle avec, à défaut d'être capable de t'exprimer.

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Vous savez pas vivre ensemble, peut-être que tout le fond du problème est là, peut-être que l'une comme l'autre vous êtes juste pas faites pour vivre avec une autre personne sans constamment la blesser. Tu sais pas, t'as jamais su, tu sais juste qu'au fond t'as besoin malgrés tout de sa présence à tes côtés, même si c'est dans une autre pièce parce que vous venez de vous engueuler, t'as besoin de savoir qu'elle est là, qu'elle sera là demain, que cette maison et la votre et qu'au milieu du verre brisé vous avez jusqu'alors toujours réussi à vous retrouver. Mais aujourd'hui t'as peur, tu l'avoueras pas comme ça, pas même à toi, mais ta peur que le sol de cette maison soit désormais miné de beaucoup trop de verre éparpillés, que le moindre pas ne fasse que vous blesser, que vous n'arriviez jamais à tout ramasser, tout nettoyer, pour à nouveau pouvoir marcher pieds nus sans avoir à vous inquiéter. Tu tentes quelques mots pourtant, une ébauche de discussion, mais ça part en vrille presque immédiatement, t'aurais pu le parier, et peut-être qu'à froid tu pourrais admettre que t'as ta part de responsabilité dans tout ça, mais pas là.

Elle t'accuse de jalousie et tu te retournes brusquement pour la dévisager, douleur dans ton dos que tu t'efforces de ne pas remarquer, douleur dans ton cœur que t'arrives pas à réprimer. T'es jalouse oui, tu l'as toujours été, de Roxanne en particulier, même si... au fond tu sais qu'elles sont amis, tu sais et tu fais confiance à ta femme, ou tout au moins jusqu'à il y a quelques jours c'était le cas, mais ça a toujours été plus fort que toi et t'y crois pas que justement aujourd'hui ce soit son nom qui arrive en premier. Peut-être que ça devrait pas t'étonner. « Parce que maintenant tu sais ce que je veux ? C'est nouveau ou c'est juste que tu t'en foutais quand tu t'es dit que faire exploser la ville était une bonne idée ? » Il y avait sans doute un sujet à ne pas remettre sur le tapis pour ne serait-ce qu'envisager la minuscule possibilité de passer une journée apaisée. Mais le Mammochon était un peu trop gros pour rester longtemps caché derrière un Grelaçon en train de fondre dans votre salon. Tu sais que tu remus le couteau dans la plaie, que tu l'accuses encore de quelque chose qu'elle n'a pas pu vraiment contrôlé, de quelque chose qu'elle aurait aimé de jamais voir se passer. Mais t'y arrives pas, ça tourne encore en boucle dans ta tête, la nuit ne t'as pas vraiment apaisée, pas sur ce point tout au moins. T'y arrives pas, t'y as trop pensé depuis des jours déjà, tu sais pas, tu peux pas, et tu t'éloignes encore finalement, détournant ton regard pour aller poser ton front contre la vitre. « Excuses moi. » C'est faible, tu sais pas si elle a entendu, tu sais pas si tu veux qu'elle ait entendu, mais t'en peux plus, tu viens de te lever et tu te sens déjà épuisée à ressasser ces atrocités, celles qui ont eu lieu et celles que vous vous êtes dites. « A propos de ça ? » Sa voix s'est fait plus douce à elle aussi, ces mots moins violents, et tu lâches un soupir avant de te retourner finalement, tu diras pas que ça te fait plaisir d'entendre qu'elles se sont battues mais... si, et t'es sans doute une horrible personne à penser ça mais c'est comme ça. Elle reste là, elle n'y va pas, et tu te sens... tu ne sais pas... victorieuse ? Quelque chose comme ça. Une petite victoire qui n'arrange pas grand-chose mais qui aide quand même un peu et tu fais l'effort de parler, de la regarder, de ne pas crier.

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Incapables de vous aimer simplement, normalement, incapables de passer une journée calmement, sans cris, sans engueulades, incapables l'une comme l'autre de lâcher avant d'en avoir trop fait. Vous vous blessez, vous passez votre temps à le faire, et tu ne sais pas si vous arrivez encore à vous soigner, si vous y arriverez cette fois. Ça t'effraie, ça te panique, et ton cœur est en miette ce matin, alors que ta voix s'élève à nouveau pour s'emparer d'un sujet qu'il aurait mieux valu ne pas déterrer. Mais elle se brise, étouffée par le poids des mots, des pensées, tu te brises et tu cherches l'appuie de cette fenêtre, la fraicheur de la vitre sur ton front. Tu murmures des excuses, pour toi, pour elle, pour vos pokémons qui assistent impuissants à tout ça, à ce déferlement de violence dont ils ne sortent peut-être pas non plus indemnes. Vous ne devriez pas les avoir à vos côtés, ils n'ont rien demandé, ils ne méritent pas de vous subir, de vous voir jour après jour vous entretuer.

Ta femme s'est battue avec Roxanne, et dans un moment d'intense égoïsme c'est une révélation qui te fait du bien, tu te hais pour ça mais ça te rassure, et Ikhaar ne s'en va pas, elle reste là, défaite sur votre canapé et tu trouves la force de te retourner alors que ta voix se fait plus douce, tu sais que ça a dû lui en couter de te l'avouer. « Sûrement... » Leurs caractères, vos caractères, tu n'es pas certaine de qui elle parle mais tu hoches juste la tête, lâchant l'appuie de la fenêtre pour esquisser quelques pas dans sa direction. Tu n'en rajoutes pas non, tu évites d'enfoncer Roxanne même si dans ta tête il y a milles et une pensées qui tournent, des je te l'avais bien dit qui ne doivent pas sortir si tu veux garder un semblant de paix dans votre maison. « J'espère bien ! » Et elle te lâche ça soudain, et tu ne peux empêcher un sourire d'étirer un instant tes lèvres. T'espère bien qu'elle a gagné ouai, t'as épousé une battante, pas une perdante. « Je sais pas, si c'est moi qui l'avait frappé jme serais fait engueuler... » C'est peut-être pas ce que t'aurais due dire mais le ton reste léger, ce n'est pas un reproche même si ça sonne peut-être un peu comme tel, c'est un fait, t'as jamais eu vraiment le droit de critiquer Roxanne, et sans doute que ta jalousie n'était de toute façon pas ce qu'il aurait vraiment fallu lui reprocher. Mais tu savais pas, t'étais loin de te douter.

« Est-ce que... » Est-ce que tu veux vraiment savoir ce que tu t'apprêtes à demander ? T'es arrivée à nouveau au niveau du canapé et tu poses ta tasse sur la table avant de t'assoir, réprimant une grimace. « Est-ce que c'est elle qui t'a embarquée dans tout ça ? » Tes dents viennent pincer ta lèvre alors que tu lèves la tête, cherchant à croiser le regard de ta femme. Tes poings se serrent un peu aussi, tu aimerais que la réponse soit oui, tu aimerais que ce soit définitivement elle l'ennemie, tu voudrais trouver toutes les excuses possibles pour dédouaner ta femme, pour faire porter à quelqu'un d'autre le poids de ces atrocités.