Prenant une longue inspiration, Seiya ne put retourner un petit sourire. La traversée de Frimaria s’était déroulée sans problème(enfin, autant que faire se peut, étant donné les évènements récents), il arpentait désormais la route 8, tranquillement, à son rythme. Il aurait pu sans doute, acheter une bicyclette, faire comme lorsqu’il était jeune et dévaler les pistes cyclables de Netovia à toute allure (surtout que ce pont était merveilleux), mais non, plus maintenant. Il n’avait plus à courir pour les badges. Ni après les combats télévisés. Il se rappelait d’avions à prendre, de taxis terriblement lents ; cette impression que sa vie était un ouragan permanent, à bouger entre des chambres d’hôtel plus ou moins confortables, sans jamais pouvoir se poser. Il était enfin au calme, pouvait enfin prendre son temps, pouvait marcher en profitant du paysage. Il songeait que s’il avait été plus jeune, il aurait adoré, sans doute ! faire la tournée des arènes par ici. Sauf que le temps avait passé, amenant son lot de chagrin, et que maintenant l’idée d’un combat le révulsait. Fini le combat, bonjour le pacifisme.

(Sauf que parfois, le calme précédait la tempête, comme il l’apprendrait quelques semaines plus tard en ayant la brillante idée d’aller voir du côté de Sharpton, où il rencontrerait quelqu’un qu’il aurait préféré ne pas voir.)

Mais pour l’heure il était heureux, presque soulagé. Il apercevait des Pichu jouer, des Cornèbre faire des acrobaties et la bonne humeur des pokémons était contagieuse. Il n’aurait jamais pensé à en capturer un lui-même. Pas comme ça du moins, il n’allait pas battre la campagne jusqu’à trouver un pokémon, lui envoyer une pokéball dessus et..l’affaire était réglée ? Certainement pas. Si capture il devait y avoir, elle devait être une conséquence logique du contact avec le pokémon. D’une relation, réelle, qui se crée, avant la capture. (Et de toute façon, songeait-il, même s’il trouvait Cornèbre relativement amusant avec ses acrobaties, ce n’était pas un pokémon qu’il aurait aimé avoir comme compagnon. ) Mais prendre cinq minutes, s’arrêter sur la route pour les observer..c’était agréable. Petit moment de paix dans le chaos que sa vie était devenue.