Thème de Magnus Carcosa.

Trifouillis-les-Canarticho. Charmant patelin sans aucun point d’intérêt, éloigné de toute région d’intérêt et de tout centre urbain d’intérêt. C’est là qu’a grandi Magnus, avec des parents si étouffants qu’une fois la maison quittée, il n’y revint plus jamais. Bien sûr, ce n’est pas le vrai nom de l’endroit. Celui-ci est juste tellement sans intérêt que même préciser son nom serait sans intérêt.

Il avait seize ans quand il put enfin s’échapper du carcan familial oppressant, en réalité trop protecteur, grâce à son oncle paternel, d’un naturel aventurier et qui souhaitait embarquer son neveu dans ses péripéties culinaires, ne serait-ce que pour lui apprendre à se servir de ses dix doigts. Il passa ainsi de Trifouillis-les-Canarticho à Volucité ; une ville impressionnante – et dans laquelle il se perdit un certain nombre de fois.

Pendant quatre ans, il apprit la cuisine auprès de son oncle, dans son petit restaurant à Volucité dans lequel il se blessa plusieurs fois – « C’est le métier qui rentre ! » disait-il. Une riche expérience où lui furent enseignées plusieurs recettes qu’il utilise encore aujourd’hui. C’est à son arrivée dans le restaurant qu’il connut surtout le premier pokémon qui allait le suivre : Adémar, le tropius de son oncle. Le trait de caractère de ce pokémon ? Il adore jouer. Le problème étant que ce grand pokémon n’était pas forcément heureux dans une aussi grande ville et il ne jouait avec Magnus qu’à l’extérieur de la ville, qui passait évidemment du temps en cuisine et de rares fois en salle. Cependant, à force de voir les gens bouger, les dresseurs aller et venir, tant de nouvelles têtes et à écouter leurs histoires, Magnus eut envie de voir le monde lui aussi : il n’avait pas quitté son patelin paumé natal pour se retrouver enfermé dans une grande ville ad vitam aeternam !

Bien décidé à bouger, il passa l’année de ses vingt ans à parfaire son projet, tout en continuant à aider au restaurant. Il acquit une roulotte et tout le matériel nécessaire à son affaire grâce à ses économies. Bien sûr, Adémar faisait partie de l’aventure et fut le premier levé le matin du départ de Magnus. Ce fut même lui qui le réveilla, pressé de partir.

C’est ainsi que les deux compères se retrouvèrent sur les routes. Une cuisine ambulante. C’était la meilleure manière de voyager pour eux : gagner de l’argent ou une nuit quelque part en échange de cuisiner. Ils croisèrent également quelques dresseurs sur leur chemin, au fil des régions explorées. Ils ne restaient jamais plus d’une semaine au même endroit, même si cela ne les a jamais empêchés de revenir dans une région ou une autre.

C’est à Galar que Magnus faillit s’arrêter pour de bon, où il tomba sous le charme de la fermière, dénommée Marie-Rose, qui s’occupait de nombreux moumoutons. Il avait vingt-quatre ans. Cependant, malgré une cour assidue de quatre mois, le cœur de la demoiselle était déjà pris ; ils restèrent néanmoins de bons amis. Au moins suffisamment pour que le jour de son anniversaire, quand il revint une fois dans la région et passa la voir, elle lui offre un œuf de moumouton.

Trois ans plus tard, Euphrasie est une adorable moumouton aussi joueuse qu’Adémar qui s’entendent bien. Ils sillonnent les routes à eux trois et continuent de restaurer les voyageurs.

C’est à trente-et-un an, des histoires plein la tête, des recettes prêtes à faire découvrir et à découvrir que Magnus débarque finalement à Netovia, avec Adémar et Euphrasie. Et avec en prime une nouvelle lubie : et s’il faisait la tournée des badges de cette région ? Il était loin d’être particulièrement enclin à la compétition mais si cela pouvait lui permettre d’avoir des histoires à raconter, il ne dirait pas non. En tous cas, Euphrasie en bêla d’envie ; c’était donc décidé, elle serait son premier pokémon pour les combats… mais encore faut-il s’entraîner pour cela et honnêtement ? Oh que ça va être la galère.