Tes talons claquent dans les couloirs de la tour et suivie par un jeune Malosse que tu promène pour qu’il s’adapte à toi, tu te rend dans la salle de repos où tu as convié tes trois camarades à te rejoindre. Ça sera la première fois que vous vous voyez tous les quatre ensemble depuis l’attentat, depuis avant l’attentat, et même si tu as croisé Karl et Skorri brièvement, même si vous avez échangé des messages tous les quatre, il y’a cette sensation d’unité que tu aimerais garder. La Ligue a été la cible de choix tout comme l’Empire, et tout comme aussi des innocents. Et tu aimerais agir Asräh, mais tu aimerais également attraper Ohara sous le bras et quitter Netovia pour aller ailleurs, repartir en Allemagne, aller passer des vacances aux Maldives pour oublier le monde pendant que tu sirotes un cocktail au  bord d’une plage privée. Elle ne veut néanmoins pas, et tu pousses un soupir las en arrivant devant un long bar dans la salle de repos, où tu commences à te préparer un cocktail. D’abord du jus de mandarine, puis de la grenadine, une de vodka, deux doses de gin, et un peu d’eau gazeuse. Quelques fruits etalés la dessus, et tu portes le long verre à cocktail à tes narines, esquissant un sourire. « Tu vois Skohël c’est un cocktail. Les humains en boivent quelques fois. » Mouvement rapide tandis que tu lui jette une friandise à la viande, regardant l’adorable chiot se ruer pour la rattraper avant de venir vers toi. « Je me demande où ils sont. »

Tu sais déjà que Nidhogg est avec Ohara, devant sa chambre probablement, à attendre qu’elle se prépare. Et depuis qu’elle est sortie de l’hopital, il ne la lache pas vraiment, parce qu’il veut la protéger, quand toi tu n’es pas capable de le faire. Quant à ton Absol, il est installé dans un canapé, chien des enfers qui n’a pas mis longtemps pour s’habituer au luxe. « A l’aise Gärmr. » Rire de ta part, alors que finalement tu n’as plus qu’a attendre que tout le monde arrive, sirotant ton cocktail, alors que tu t’appuie contre un fauteuil toi aussi, feuilletant ton téléphone et les dernieres nouvelles du monde.

Un mois que l'attentat était passé, mais ça ne fait qu'une semaine que tu as pu sortir de l'hôpital, après plusieurs opérations pour réparer tes organes abdominaux, et laisser le moins de traces possibles. En tout cas il ne se passe pas un jour sans que tu sois hantée par des cauchemars -éveillés ou non- de ce que vous avez vécu ce jour-là. Tu as perdu en légèreté, en joie de vivre, et heureusement tu restes tout de même bien accompagnée ce qui t'empêche de sombrer.

Aujourd'hui en tout cas, Asräh a convié tous les membres du Conseil 4 à la tour pour discuter des évènements, et maintenant que votre relation n'est plus un secret en personne, c'est donc bien évidemment avec elle que tu t'y es rendue. Tu n'as pas recroisé Karl et Skorri depuis, vous avez échangé quelques vagues messages, mais personne ne semble vraiment vouloir parler de ce qu'il a vécu, toi la première. Dans ta chambre, peinant à t'habiller seule encore pour le moment, tu es quand même parvenue à mettre un survêtement ample et confortable qui cache bien tous ces bandages autour de ton ventre. Loin d'être esthétique, tu es cependant certaine qu'Asräh ne te fera aucune remarque sur ta tenue du jour, pas aujourd'hui.

Sortant de ta chambre, tu souris en voyant Nidhogg qui t'attendait, accompagné d'Ato qui se montre moins affectueux, mais qui s'inquiète tout de même pour toi, tu le sais. Il ne te laissera plus jamais seule, et tu sais que tu es surveillée par plus que ton propre pokémon, ce qui te fait grimacer parfois. Tu n'es pas une enfant, tu es en convalescence certes, mais tu sais tout de même te débrouiller et te défendre. Tu soupires en tout cas, accordant une caresse douce sur chaque tête du Diamat avant de les inviter à tes suivre. « On y va, ils doivent nous attendre. »

Marchant avec une béquille pour soulager tes abdos, tu arrives dans le salon où Skorri et Asräh se trouvent déjà, accompagnés de Bomberkill et Skohël, ce jeune malosse dont tu as fait don à la diva dans des circonstances... Qui te font grimacer rien qu'à y repenser. Mais tu corriges bien vite ton expression par un sourire doux à l'attention de tout le monde, ne trainant pas avant de t'assoir sur le canapé, non loin de Gärmr que tu caresses distraitement. « Konichiwa, les amis. » Pépé ne devrait pas tarder, tu l'as vaguement croisé à ton arrivée, et étrangement tu ne fais aucune réflexion sur son vieux âge, et son retard. Tu n'as pas la tête à ça. « Comment vous allez ? Enfin je veux dire... C'est cool de vous retrouver. » Tu baisses la tête, honteuse de ta maladresse verbale alors que tu te grattes nerveusement la tête. Evidemment que vous êtes loin d'aller vraiment bien, l'heure est grave, et tu le sais plus que quiconque.

Le petit Malosse est un ajout appréciable à ton équipe, et c’est bien pour cela que tu prends le temps de jouer avec lui, La tour du conseil des quatre est un lieu où tu laisses tes pokemons en liberté sans probleme, et si Hildr a preferé rester dans la chambre à veiller sur le jeune Azurill encore endormi, tes deux chiens des enfers sont venus avec toi. L’un d’eux bien entendu a déjà pris ses aises comme le chien privilégié qu’il est, l’autre est plus joueur, un peu plus doux aussi. Offert a toi au milieu de l’apocalypse, il s’est bien vite attaché à ta presence, et finalement tu lui offre quelques caresses tout en ne lachant pas ton coktail. Toi et les autres avez beaucoup de choses à vous dire.

C’est Skorri qui rentre en premier, et tu le salue d’un regard, et d’un sourire un peu las. Pas contre lui non, mais contre toute cette situation. « Tu n’es pas en retard non, comme tu peux le voir, la salle est toute à moi. » Et peut-être es-tu blasée que les autres membres de la ligue ne semblent pas avoir a cœur cette histoire d’attentat, — même si , si tu prends le temps de réfléchir tu peux comprendre qu’ils ne veuillent pas en parler. — ou peut-être tout simplement es tu desemparée par cette situation, ce que tu n’aimes pas du tout. « Je t’ai préparé un cocktail sans alcool. » Tu lui montres un verre, posé sur le grand comptoir, aux cotés d’un autre pour Ohara. Celui de Karl en revanche est bien dosé. Tu avais besoin de passer le temps comme tu pouvais. « Installe toi, ne reste plus qu’a atten… » Et finalement comme si tu les avais invoqué en en parlant, tu vois la porte qui s’ouvre sur Ohara, guidée par Nidhogg. Gärmr reagit a sa caresse et lui laisse un peu de place sur le canapé, avant de venir poser sa tête sur sa cuisse, tandis que Nidhogg s’installe entre ses jambes. La scene t’amuse, tes pokemons semblent vouloir la protéger et la toucher quand toi tu ne le fais pas. Et c’est doucement que tu te rapproches d’elle pour lui tendre son cocktail egalement sans alcool. « Voilà pour toi. »

La question te tire un léger soupir, et tu prefere ne pas y répondre pour le moment, laissant Skorri et Ohara converser entre eux peut-être. Ohara sait parfaitement comment tu vas, et tu sais comment elle va également. Ce n’est pas une question pour toi. Tu lui souris néanmoins un peu. « Je suis ravie de vous retrouver également. » Ne manque d’ailleurs plus que Karl qui fait son entrée fracassante quelques minutes plus tard. Lui tendant son verre de cocktail particulierment dosé sans rien dire de plus. « Ne t’excuse pas Karl. Rien de grave je l’espere. » Sa mine est serieuse, et tu tu ne rajoutes rien pour le moment.

Tu redoutes cette réunion quelque part, parce que tu sais que tu devras parler de choses que tu préfèrerais oublier à jamais. Et à peine es-tu entrée dans la pièce que tu sens la lourdeur de l'ambiance. Evidemment tu sais comment Asräh vit tout ça, mais Skorri non, et tu le devines sans mal à son attitude générale. Tu te sens mal, tu aurais voulu éviter à tout le monde ces faits, et tu sens un sentiment de nausée qui te prend. Heureusement tu t'assoies vite, ce qui te permet de reprendre un peu ton calme en te concentrant sur Gärmr à tes côtés, et sur Nidhogg qui ne semble pas vouloir te lâcher en s'installant ainsi entre tes jambes. Tu soupires, repérant du coin de l'œil Ato qui lui préfère s'adosser contre le mur derrière toi, croisant les bras l'air sérieux et essayant d'être le plus invisible possible, bien qu'il ne raterait pas une miette de cette rencontre.

Un verre t'es tendu, et tu offres un petit regard à la reine des ténèbres avant de t'en saisir et de la remercier. « Merci. » Pas besoin de renifler le verre, tu sais qu'il n'y a aucun alcool ou autre ingrédient qui t'agresserait ton estomac encore fragile. Tu sais qu'elle fait attention à tout ça. Tu en prends alors une gorgée, le liquide bien qu'agréable te parait pourtant amer dans cette situation. Puis tu poses une question, maladroite, et tu regrettes déjà de ne pas avoir tenté de plus réfléchir avant. Mais tout ça te stresse, et tes muscles tendus démontrent à quel point tu as du mal à trouver de l'apaisement. Asräh ne répond pas, tu sais pourquoi, et Skorri le fait mais sans y répondre totalement. Tu grimaces. Ouais, clairement, t'oses même pas lui demander ce qu'il a vécu, et quelque part pour toi tu te dis que ça ne te regarde pas, que s'il a envie d'en parler -il le fera pas, c'est Skorri-, il saura où te trouver.

Karl arrive après ça, et bien que normalement tu l'aurais taquiné sur son retard ou quoi, cette fois-ci tu n'en fais rien. Tu n'as pas le cœur à la légèreté, mais tu es néanmoins heureuse de le voir. Qui aurait-cru que de voir tes amis t'aurait fait autant de bien. « On peut prendre des vacances vous croyez ? » Et clairement, tu en aurais bien besoin. Mais tu doutes que la Ligue vous lâche comme ça, surtout après ce qu'il s'est passé. Plus que jamais elle a besoin de vous.

Oui Asräh, tu n’as aucun soucis à prendre possession de la salle, et déja certains de tes pokemons y sont à l’aise. Les quelques minutes de calme avant l’apocalypse te font doucement sourire, et tu laisse finalement tout le monde rentrer dans la piece et s’installer comme ils le desirent. Tu as essayé oui de te tenir occupée en preparant des cocktails, mais ton esprit baroude toujours la où il ne faut pas, comme il ne faut pas. Skorri a l’air contrarié, et tu supposes que c’est normal oui, vous l’etes tous, il est peut être simplement plus brute que les autres, malgré son statut de modele pour les gens. Et vous l’etes tous des modeles, vous etes des modeles qui sont tombés sans que vous ne puissiez rien y faire. Vous avez affronté la mort, l’enfer, et des golems venus des plus profondes grottes secretes. Un soupir te prend. Et pourtant tu essaye de laisser tout le monde s’installer, tu essayes de sourire à Bomberkill qui semble heureux de tous vous voir mais c’est difficile.

Et tu vois bien qu’Ohara essaye de detendre l’atmosphère elle aussi, toi tu ne sais pas si tu es capable de faire ça. Alors tu te contente de pousser un soupir, et tu serres un peu les dents à la reflexion d’Ohara, suivie de celle de Karl. « Nous sommes des adultes majeurs, si nous choisissons de quitter la Ligue et le Pays, rien ne nous en empeche. » Tu l’as fait une fois en quittant l’Allemagne, tu le referas si il le faut. Mais tu ne partiras pas seule.

Cependant les regards se tournent vers toi, et tu pousses un soupir on ne peut plus las. « J’aimerais que l’on parle de ce qui est arrivé.Pas de details genants, mais… Cette femme en face de nous avait un des golems legendaires. Ca n’arrive pas à tout le monde. »