Dans les terres arides et ravinées, sèche et sinistre, où personne n’est jamais passé, où aucun homme n’a jamais habité. Une ombre errait dans ce pays de la lionne et du lion rugissant, de la vipère et du dragon volant. Où l’eau, principe même de la vie, est rare ou absente. C’est ici même qu'elle s’était perdue, dans ce lieu de tentation, elle y avait égaré son âme.

Avant même sa naissance, sa vie avait été orchestrée, elle devait se soumettre. Vivre pour un autre, servir d’objet de transaction, tel la voyait son géniteur. Afin de briser ses chaînes, elle s'engouffra dans ces terres sèches pour disparaitre à jamais. En quittant le droit chemin, elle découvrit les vices qui prolifèrent en ce monde. Parmi les septs péchés capitaux qui règnaient ici bas, la jeune femme sombra dans l’orgueil, la luxure, l’égoïsme, l’envie ainsi que dans la colère.
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Affamée, seule et vulnérable, elle vivait de la mendicité, se laissant malmener par les divers clans présents dans la ville. Errant d’un quartier à l’autre, elle ne trouve refuge que dans le bidonville de la capitale. Acculée, elle se résolut à rejoindre un de ces groupes de malfrats. Certes leurs activités étaient peu honorables, mais elle avait besoin d’un refuge et d’une protection, bien que celle-ci ait été superficielle. Le pathétique de sa situation était risible ; elle était la première à le reconnaître : elle qui avait tout quitté pour être libre, elle se retrouvait de nouveau à être la proie des hommes, ne servant qu’un seul intérêt : le leur.
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L’odeur de la poussière et du sable chaud embaumaient ses pillages. Se faufilant entre deux pierres, elle atterrit dans une grande pièce où des hiéroglyphes tapissaient les murs. Tenant sa lampe entre les dents, elle sortit de sa poche un petit bloc-note. Elle prit quelques instants pour reproduire certaines de ces fresques, avant de se remettre en quête de trésors perdus. Au bout d’un long couloir se trouvait une salle un peu plus exiguë que la précédente. Dans cette pièce, elle découvrit les vases canopes d’un défunt. Avec précaution, elle se saisit des biens précieux et s'éclipsa de ce tombeau, encore figé dans l’ancien monde.

Trois ans passèrent et malgré la chaleur pesante du désert, elle avait un regard froid qui pouvait en glacer plus d’un. “Il n’y avait pas d'homme juste à la surface qui fasse le bien sans jamais pécher” était sa nouvelle ligne de conduite. Son unique but était d'accéder au bonheur mais celui-ci, elle l’avait perdu depuis sa tendre enfance. Elle n’avait aucun scrupule à se salir les mains pour obtenir ce qu’elle désirait. Nombreux étaient ceux qui voulaient la dompter et nombreux y ont laissé leur vie. Sa réputation dans les bas-fond de la capitale n’était plus à faire.
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Lors d’une nuit d'hiver, dans cette mer de sable, Neema était une fois de plus en quête de butin, et c’est sous une dalle qu’elle découvrit, un passage dérobé qui l'emmena vers une pièce sombre. L’écho du sifflement du vent sur le sable l’accompagnait à mesure qu’elle descendait. Une torche à la main, son intérêt se reporta sur les fresques. Elle cherchait sur ces murs des indices concernant des mystérieuses créatures dont l'existence qui remontaient bien avant la guerre antique. D’un premier coup d'œil, elle reconnut l’alphabet grec, Elle se saisit de son carnet. Elle avait en face d’elle une des représentations des Zarbis remontant à l’avant guerre antique.

Alors qu’elle s’en allait, un bruit étrange se fit entendre. Malgré son aplomb sans faille, l’idée d’avoir pu être suivie sans l’avoir remarqué l'enragea. D’un geste vif, elle se retourna vers l’intrus. Éblouit, l’inconnu se retrouva dos au mur. En baissant le faisceau, de sa torche, afin de le dévisager, sa surprise n’en fut plus grande, lorsque l’ombre se devoila être un Tutafeh de Galar. Il semblait terrorisé face à elle. Pris de panique, il tenta de lui lancer une Ombre Nocturne. D’une habille esquive, elle se déroba de l’attaque de justesse, se saisit de son arme, la pointa sur lui et enclencha la balle dans la chambre. Ce moment parut long, sans fin. Au moindre mouvement, ils se savaient perdus. Elle prit du recul, et abaissa lentement le canon. “On se calme. Cela fait des siècles que tu n’as pas vu d’homme.” Dit-elle d’un ton sec. “En attendant, soit tu décides d’attendre ici encore quelques milliers d'années, soit tu m’accompagnes. Pour être franche, c’est ta pierre qui m’intrigue. Tu seras libre de faire ce qu’il te plait. Mais tu m’appartiens.” Les conditions étaient limpides, il n’avait aucune garantie.

Le temps fila, avec lui les temps de paix aussi. La situation politique de la capitale semblait préoccupante. Le refus du trône par la grande héritière déstabilisa grandement les pouvoirs locaux. Les violences policières augmentaient de plus en plus contre les coteries. Elle se savait en danger. Si il y avait une tête à faire tomber dans les bas quartiers pour rétablir l’ordre c’était bien la sienne. Par chance elle avait des relations au-delà des terres d’orient.


Un attaché-case à la main. Apprêté de son smoking habituel, elle attendait là. Face à cette relique remontant de la guerre antique. Kalos regorgeait de musée et de pièces remontant à des périodes anciennes. C’est ici, dans le musée de l’archéologie de la capitale que Mavka lui avait donné rendez-vous. Neema ne savait rien d’elle, mise à part que c’était un contact de confiance. Comme elle, elle s’intéressait de près sur cette période de l’histoire encore bien trop floue. Cependant, une chose l'inquiétait. Le mystère qui entourait cette femme était beaucoup trop grand. Certains la décrivaient telle une sage dut à sa grande connaissance sur le monde. D’autres remettaient en doute ces connaissances. A l'affût, elle se rendit rapidement compte que deux hommes se dirigeaient vers elle. Se sachant en sécurité sous les caméras de surveillance, elle fit mine de rien. “Elle vous attend dans un lieu plus discret. Attendez que l’on s'éloigne, et rendez-vous à l’arrière du bâtiment."


Une entrevue rapide, efficace. Ce qu’on lui avait raconté à son sujet n'était pas que rumeurs. Cependant, sa clairvoyance l’agaçait. Neema savait qu’elle avait raison, sur tous les points qu’elles avaient évoqué. Mavka lui avait dit de creuser vers Netovia, dans les étendues runiques plus exactement. Les deux hommes la raccompagna vers un lieu de passage. “Gare Montparnasse”, elle n’avait aucune idée d'où aller. La berline noire s’effaça dans le flux routier de la capitale. A quelques minutes de marche, une devanture de restaurant attira son œil. Son ventre gargouillait. Elle rentra, s’y installa à une table. Il s'intitulait “The red light”, la carte était variée. Dans le regard du serveur, qui allait prendre sa commande, l'inquiétude s'était logée. Ce qui semblaient être deux inspecteurs de la police, questionnaient sans ménagement la propriétaire des lieux. Neema hésita, devait-elle craindre pour elle ? A priori non. Mais qu’est ce qu’il pouvait bien chercher ? Le service fut plutôt rapide malgré les conditions. Elle ne comptait pas faire de vieux os ici, une fois le plat englouti, elle laissa le montant de sa commande sur la table et s'éclipsa.

Au fond de la poche de sa veste, un bout de papier. “Rigerick Sonsford, Tauparia.” c’était un contact sur place avec qui elle devait rentrer en contact si elle voulait du travail. A travers la vitre, les avions arrivaient un à un sur le sol du tarmac. Il n’y avait pas foule dans l’aéroport à cette saison. Munit de son fidèle attaché case, rempli de ses parchemins et notes sur l’histoire des Pokémons, elle savait qu'au-delà de ces frontières, se trouvait peut-être le trésors qu’elle convoitait tant. Avait-elle idée de ce qu' elle recherchait ?