say cheese, and the pickpocket mouse might appear

Janvier, une quinzaine de jours s'étaient désormais écoulés depuis ce 25 décembre qui avait tout changé. Tu étais blessée, encore en arrêt, encore à devoir te reposer, te ménager, mais t'en pouvais plus de rester enfermée, t'en pouvais plus de passer des journées devant la télé, t'avais besoin de marcher, de t'aérer. Ikhaar avait repris ses cours, la routine de ses journées, comme si rien ne s'était passé ? Pas vraiment, il y avait eu trop de choses, trop de mots pour que vous puissiez juste oublier, tirer un trait, avancer. Entre vous... c'était compliqué, ça l'avait toujours été, mais quelque chose était brisé et aussi renforcé ? C'était dur à dire, dur à décrire, vous tentiez tant bien que mal de vous réparer, ensemble, sans être certaines peut-être d'avoir fait le bon choix, mais il s'était imposé à toi.

T'étais sortie en tout cas, emmitouflé dans une veste d'hiver, une partie de tes cheveux roses masqués par un bonnet, des gants pour protéger le bout de tes doigts. T'étais sortie et tu déambulais dans Frimaria, t'avais pris tes quatres pokémons avec toi et plus que jamais tu ressentais le besoin de les avoir à tes côtés. Tu te souvenais des mots de ta femme il y a quelques mois de ça, qui s'inquiétait pour ta sécurité avec seulement Zap' à tes côtés. Est-ce qu'elle savait ? Est-ce qu'elle se doutait alors de ce qui allait arriver ? Un soupir, et un sourire finalement alors que le Pichu dans ta capuche, blotti à l'intérieur d'un pli d'écharpe, te demandait de changer de direction. Il était le seul de tes pokémons sortis, tu essayais de t'améliorer pour eux aussi, de passer davantage de temps à leurs côtés, de mieux t'en occuper. « Par là t'es sûr ? » Un instant tu t'arrêtas, balayant du regard les rues autour de toi. Bien sûr, tu savais qu'il aimait cet endroit, mais c'était aussi celui où tu avais été attaquée, ou en tout cas ça en était tout près. « Allons par là plutôt, y'a le marché. » Ça lui plaisait aussi, et ça t'engoissait moins, même si t'essayais de te raisonner, de te dire qu'il n'y avait pas de raisons qu'ils frappent à nouveau, que ta femme le saurait et que cette fois tu l'écouterait... tes blessures étaient encore loin d'être refermées.

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Il y avait du monde dans les rues, pas autant qu’il aurait pu, ou dû, y en avoir, l’attaque avait laissé des traces et on sentait dans l’air que l’ambiance restait tendue, les regards inquisiteurs. On était loin oui de cette ambiance qui entoure généralement les fêtes de fin d’année, cette saison où le froid s’invite à Frimaria mais où boissons et autres sucreries réchauffent les cœurs et les esprits. Cette année le froid semblait plus piquant, plus perçant, et sans vraiment t’en rendre compte tu resseras un peu les pans de ta veste contre toi, évitant quand même d’étouffer ton petit Pichu perché en mode cocher sur ton épaule. « Tu veux un truc pour te réchauffer ? » Toi tu en avais besoin en tout cas et tu t'approchas d’un étal, faisant la queue un instant avant de pouvoir commander un verre de chocolat chaud. Mais voilà qu’au moment où tu sortais de quoi payer un Dédenne surgit brusquement entre toi et la main du marchand, s'emparant au vol de la pièce que tu tendais.

Tu n’avais même pas encore réagi que le marchand lui alertait la foule à grands cris. « Ça va, ce n’est rien … » Ce n’était qu’une pièce et si en temps normal ça t’aurait sans doute particulièrement énervée, aujourd’hui tu n’avais absolument pas envie d’être au centre de l’attention. Mais il était trop tard probablement, tous les regards s’étaient braqués dans votre direction et ton Pichu n’arrangeait pas vraiment les choses. « Lapin, revient ! » Voilà qu’il s’était élancé à la suite du Dédenne voleur, les deux petits pokémon fendant la foule, semant un peu la frayeur partout où leurs petites pattes se posaient. « C’est pas vrai ! » Pour la discrétion et la tranquillité c’était raté et s’il te pris l’idée de t’élancer à leurs poursuites, les premiers mouvements de courses suffirent à te rappeler que tu étais blessée t’arrachant un grognement alors qu’un gamin passait devant toi en courant. « Hey ! »